Lorsque les randonneurs traversent les Pyrénées, ils ont bien souvent le sentiment que les moutons rencontrés sur les estives sont « abandonnés ». En dehors du Pays Basque et du Béarn, et encore pas tout l’été, on ne voit pas de bergers à surveiller les bêtes de manière permanente. Elles paissent en toute liberté sans aucun gardien.
C’est une apparence à la fois réelle et trompeuse. Les moutons n’ont pas de gardiens permanents mais ils sont surveillés selon des méthodes et des règles ancestrales connues que des éleveurs / bergers de ces territoires. Uses et coutumes qui peuvent d’ailleurs être différents d’une estives à l’autre selon les vallées. Systèmes complexes qui, depuis 6 000 ans, entretiennent et font les paysages que nous connaissons et tant appréciés par les randonneurs au point d’être classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO comme à Gavarnie. Ce sont aussi ces méthodes et pratiques qui contribuent au maintien et même au développement de la biodiversité reconnus par les Parcs et nombreuses réserves des Pyrénées.
Nous vous proposons la lecture d’échanges ‘A propos du gardiennage des troupeaux en pays de Barège’ entre des environnementalistes et Bruno Besche Commenge, sosiolinguiste, qui a étudié « les techniques et savoirs agropastoraux, histoire des races bovines et ovines pyrénéennes ». Il interviendra également aux secondes rencontres pyrénéennes des territoires et des savoirs à Pierrefitte, jeudi 15 novembre dès 9h le matin sur le « Volet historique et ethnologique, les savoirs et pratiques dans la durée » en compagnie de Jean-François Le Nail, Directeur honoraire des Archives départementales des Hautes-Pyrénées. Cette intervention pourra être suivie en direct sur internet.
Photo : Plateau de Bellevue face au Cirque de Gavarnie, Patrimoine mondial de l’UNESCO – Brebis de race barégeoise (L. Dollo)