Retour sur le Roc des Alpes

Sous le chaud soleil de La Clusaz, le Roc des Alpes a vécu des journées intenses avec des épreuves très variées (rando, descente, enfants, marathon etc.).

Les bras levés vers le ciel, le Suédois Carl Friberg franchit le premier la ligne d’arrivée du Roc Marathon, temps fort de cette deuxième journée du Roc des Alpes – La Clusaz. Au bout de 4h37’47 », il a bouclé les 82km et avalé les 3178 mètres de dénivelé positif. Une « balade » au cœur d’un décor carte postale, sur fond de sommets encore enneigés et de prairies où la végétation commence à prendre ses habits d’été. Le Col des Aravis pour débuter avant de plonger vers Giettaz, en serpentant parfois au milieu des vaches obligées pendant quelques heures de partager un peu de leur territoire.

Le souffle court, le bruit de sa respiration pour seul compagnon, remonter « Crèvetout » le bien nommé, en portant le vélo par moment, en le poussant à d’autres, le regard levé vers les cieux pour guetter le moment où l’on pourra à nouveau goûter à l’ivresse des descentes. Sans jamais oublier de regarder où l’on pose ses roues, entre racines et pierres. Un passage du côté du lac des Confins avant de filer ver la Tête des Annes puis revenir vers le Grand-Bornand et enfin la libération. « Je suis très très fatigué mais surtout très content, lâche le Suédois. J’avais des crampes sur la fin mais j’ai réussi à gérer même si je ne savais pas du tout les écarts. Ce fut extrêmement dur. Au départ, je ne me sentais pas très bien. C’était peut-être un peu tôt pour moi ! Et puis c’est revenu petit à petit. J’ai fait la différence dans la deuxième descente. »Cap désormais sur les Championnats du monde de Marathon pour un habitué du Roc d’Azur (4 participations dont une 4e place sur le Roc d’Azur en 2005). « J’ai terminé 15e des Mondiaux l’an dernier, rappelle Friberg. J’espère faire aussi bien et, si je suis dans un bon jour, pourquoi pas entrer dans le top 10. »

Deuxième à dix minutes, le Suisse Xavier Dafflon a réussi une très belle deuxième partie de course pour finalement devancer de quelques secondes l’Autrichien Daniel Geysmayr qui complète le podium (le premier Français, Frédéric Frech, est 6e). « Je suis parti prudemment car ne connaissant pas le parcours, je préférais ne pas trop foncer, confie-t-il. Et en plus j’ai eu un problème avec mon pneu arrière et j’ai dû remettre de l’air deux ou trois fois. La fin m’a paru interminable mais comme je remontais pas mal de coureurs, je me suis dit que d’autres devaient encore plus souffrir que moi. »

Comme tous les participants, le Suisse affichait un large sourire à l’arrivée. « Je ne m’attendais pas à un parcours aussi beau, témoigne-t-il. J’ai pris le temps de regarder et d’apprécier. C’est tellement beau la montagne. Le tracé est pour moi parfait avec peu de plat, des descentes assez techniques et boueuses et pas mal de zones en montée où il faut porter le vélo. C’est à coup sûr une course d’avenir. Je ne connaissais pas La Clusaz mais il est clair que je vais y revenir. »

Les VTTistes se sont succédés sur la ligne d’arrivée. Certains seront à nouveau au départ dimanche matin de l’une des 6 courses au programme.

Rando Roc All Mountain : A chacun son rythme

Ils étaient plus d’un millier sur les 54km de la Rando Roc All Moutain. A leur rythme, ils ont pu découvrir les paysages du Massif des Aravis, savourer, prendre le temps d’apprécier le panorama avant de repartir à l’assaut d’un parcours exigeant avec une priorité donnée aux descentes. Après un départ un peu difficile dû au nombre de personnes très important attendant une place sur le télésiège, ils ont d’abord gravi le col des Aravis avant d’enchainer une dernière boucle sur le plateau de Beauregard, empruntant à trois reprises les remontées mécaniques. Un parcours vraiment magnifique composés de singles et de grandes traces au milieu des montagnes.

Le parcours était loin d’être simple avec tout de même de grosses pentes, de nombreux passages très boueux et des descentes parfois engagées. Un parcours qui a permis aux coureurs de se faire plaisir en pratiquant du beau cross-country sans la pression du chrono.

Quelques points restent par contre à améliorer :

– Un départ houleux où l’attente fut très longue pour certains coureurs en attente d’une place sur le télésiège, et une montée assez sèche pour ceux qui ne souhaitaient pas attendre 1h (5 kilomètres et environ 400m de dénivelé positif)
– Le parcours mélangeait parfois randonneurs et coureurs du Roc Marathon se qui provoqua quelques fureurs des deux côtés et quelques attitudes non désirables de la part des marathoniens (insultes, passage en force)
– Le parcours croisait à contre sens, par endroit, des courses de jeunes… stress garanti pour les randonneurs peu habiles et/ou déjà fatigués par le parcours.
– Des distances non respectées puisque nous terminons avec 51km et 2000m de dénivelé positif au lieu du 1315m D+ annoncé).

Cependant, nous pouvons retenir la super ambiance au sein du peloton avec de nombreuses rencontres de coureurs venant de tout horizon.

Roc Down : 100% adrénaline

2,6km, 375m de dénivelé négatif entre le Crêt du Loup et le Crêt du Merle, et un max d’adrénaline. Tel était le menu du Roc Down, épreuve de descente réservée aux amateurs de sensations extrêmes. A ce « jeu », Romain Lescure fut le plus rapide. En 4’54 »96 et pour 21 centièmes, il devance Yoann Paccard tandis que Kilian Bron complète le podium d’une course très serrée (les quatre premiers sont dans la même seconde).

Kids Roc : La jeunesse triomphante

« Allez Antoine ! » « Allez Jules ! » « Allez Gabin ! » « Allez Marion ! » Les cris des parents des 250 enfants engagés dans les quatre épreuves des Kids Roc (de 2 à 8km pour des enfants entre 7 et 12 ans) vont longtemps résonner dans les vallées du Massif des Aravis. Là-haut sur le site de Beauregard qu’ils ont rejoint grâce à la télécabine, les enfants affichent sur leur petit vélo la même détermination que leurs ainés. La même volonté de donner le meilleur d’eux-mêmes et d’appuyer encore et encore sur les pédales. Mais quelle que soit la position à l’arrivée, tous se souviendront longtemps de leur expérience du Roc des Alpes, sur les hauteurs de La Clusaz.

Roc Eliminator : Gegenheimer le Kaiser

La journée fut longue pour Simon Gegenheimer. Venu d’Italie où il avait pris la veille la troisième place de la Coupe du monde Eliminator de Val di Sole, le champion d’Allemagne a débarqué à La Clusaz pour y disputer le Roc Eliminator. Auteur dans chacune des manches (quart de finale, demi-finales et finale) du meilleur départ, il ne laissait à personne le soin de mener la course s’adjugeant toutes les courses. En finale, il dominait Alexis Chenevier, Juan Pedro Badt Abad et Alexis Lespinasse. « C’est une course vraiment très sympa. J’aime bien les circuits en ville. J’étais un peu fatigué car la journée a été longue mais je suis très content. J’ai pu prendre un bon départ et conserver les quelques mètres d’avance. Je vais maintenant participer au Roc Marathon pour essayer d’aider mon coéquipier Steffen Thum à prendre les points UCI de la Marathon Series (Thum était 4e avant cette étape de La Clusaz et a terminé 6e du Roc Marathon). »

Roc des Alpes

Avec 4186 inscriptions pour 3450 inscrits uniques sur les 14 épreuves au programme pendant trois jours, la première édition du Roc des Alpes – La Clusaz a été un grand succès. Bouquet final d’un événement disputé sous un grand soleil, les victoires d’Alexis Chenevier et Laurence Champavier dans le Roc des Alpes (54 km).

« Ça serait cool d’être le premier à inscrire son nom au palmarès », confiait Alexis Chenevier vendredi dans la presse locale. Le sociétaire du Team Scott est passé des paroles aux actes. En 2h47’49 », le Rumillien de 24 ans, 5e l’an dernier aux Championnats de France aux Gets et vainqueur cette année de la Transvésubienne, a devancé Octavien Maillard (2h49’44 ») et Thomas Griot (2h49’48 ») pour s’offrir la première édition du Roc des Alpes disputé autour de La Clusaz. En tête dès le début de course, Chenevier, déjà deuxième vendredi du Roc Eliminator, a parfaitement assumé son rôle de favori de l’épreuve. « C’était un vrai objectif, se réjouit le vainqueur. J’ai volontairement fait l’impasse sur la Coupe du monde en Italie pour être présent ici. Scott est partenaire de La Clusaz et c’était important de bien figurer. J’ai surtout fait la différence dans les portions de portage et dans les tronçons techniques. Quand on voit l’engouement pour cette première édition, on comprend que c’est fort de gagner une course avec le label ‘Roc’.» La Française Laurence Champavier, victorieuse en 4h18’34 », aura la même satisfaction (Séverine Gonthier, 2e en 4h32’33 et Fanny Fréchinet, 3e en 4h34’15 »). ‘Je cours d’habitude sur des épreuves un peu plus courtes, confie la sociétaire du Team La Forestière, à Lyon. Mais comme je prépare l’étape du Tour, je voulais faire un peu plus long. Comme c’était une première, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Ce fut sincèrement super avec un parcours très varié avec de la technique, du portage, des parties roulantes pour récupérer. Vraiment nickel ‘.

Derrière les cadors, chacun à son rythme, les 1047 participants ont eux aussi pu apprécier ‘l’esprit Roc’ tout au long de ces 54km tracés dans un décor grandiose. Un premier passage au Lac des Confins, puis une longue montée vers le col des Annes en passant par le ravitaillement de Paccaly, direction la Chapelle de la Duche, le Col de Chatillon, grande descente vers Le Chinaillon, retour vers le Grand-Bornand, puis passage sur les hauteurs des Confins au 42e kilomètre avant une dernière montée et enfin le grand plongeon vers La Clusaz. Magique. « Si nous avons fait 850km pour venir, c’est d’abord pour le cadre, témoigne Didier François, venu de Thouin, en Belgique, avec une dizaine d’amis. En tant qu’habitués du Roc d’Azur où nous venons depuis près de dix ans, nous savons que l’organisation « Roc » est un gage de belle course. C’est une sécurité. En Belgique, on a des beaux terrains de jeu, mais ici, ça sent la magie. Ça fait peur aussi un peu car on ne sait pas toujours ce qu’il y a derrière un virage ce qui nous rend parfois un peu frileux dans les descentes. Mais ce qui est pour nous le plus important, c’est l’esprit. Et on a vu que dans ce Roc des Alpes, cet esprit de convivialité, d’entraide et de partage était bien présent. Après une heure ici, on s’est dit que l’on ne s’était pas trompé. »

Les champions au rendez-vous
La Clusaz est une terre de grands champions, qui depuis des années, alimente les palmarès de nombreuses disciplines hivernales. Parmi tous ces champions, Edgar Grospiron, champion olympique de ski de bosses en 1992 était au départ… et bien sûr à l’arrivée (243e en 4h46’53 »). « Je me suis éclaté. Y a une grande diversité de terrains qui permet de tout faire avec des descentes techniques, des chemins roulants, des single tracks etc. Sur le coup, j’ai un peu regretté les parties de portage mais à l’arrivée, on les oublie et c’est noyé dans la masse des 54km. Et puis le panorama est juste exceptionnel. Sur le plan personnel, je pensais que j’étais assez entraîné et je me suis trompé. Je suis parti sur un rythme que je n’ai pas pu tenir. J’ai vite galéré. J’ai manqué d’humilité. Il faut vraiment s’entraîner et ne pas être trop gourmand au départ. Je suis quand même ravi. C’était une première édition et La Clusaz a été à la hauteur de sa réputation et de l’événement. Bravo à tous.»Dans la catégorie skieurs, Jean-Pierre Vidal, champion olympique de slalom en 2002, était lui aussi de la partie et signe une belle 84e place au scratch en 3h56′. « Je suis plus habitué aux efforts brefs, raconte-t-il. En slalom, on se préparait pour deux fois 45 secondes. J’ai arrêté la compétition en 2006 et je me mets peu à peu aux efforts de l’endurance. Je prépare d’ailleurs l’étape du Tour. Ça permet de garder la forme et de rester affuté ce qui est toujours dur quand on arrête le haut niveau. Sur cette course, le parcours est magnifique. C’était vraiment sympa. Et puis avec les autres skieurs, on a pu un peu se tirer la bourre. »

Roc Tandem : A deux, c’est encore mieux
Le Roc des Alpes en modo solo, c’est déjà compliqué. Alors imaginez sur un tandem ! Sur les 31 km (1450 de dénivelé positif), Pierre Van Hollemeersch et Marc Chauvet, venus d’Annecy, l’ont emporté devant deux paires mixtes, Yvain Sogno et Delphine Quey, d’Oyonnax et les Jurassiens Christophe et Fabienne Tournut. « Nous ne sommes pourtant pas habitués à ce genre d’exercice, commente Marc Chauvet, membre de l’équipe de France de ski de fond et pilote du tandem. Parfois, on se demande un peu si ça va passer… » Visiblement, c’est passé !

Enduroc

Cedric Ravanel a réussi une belle opération en remportant l’Enduroc, une épreuve de 14 km répartis sur 5 spéciales de descente (S1 (2,6km, 465 D-) ; S2 (1,2km, 265m D-) ; S3 (4,6km, 600m D-) ; S4 (1,8km, 345m D-) ; S5 (3,8km, 610m D-). Il souffle la victoire à Esteban DERONZIER du Team Mavic.

Roc Cadets, Cadettes, juniors dames : La relève est prête

Une boucle de 25 km (605m dénivelé positif) était proposée à la relève du VTT. Chez les cadets, le champion de Suisse Kids de triathlon en 2012, Nathan Zbinden (1h18’13 ») a dominé Enzo Brunet (1h23’44 ») et Maxime Barbarin (1h23’50 »). Victoire chez les filles de la junior Manon Socquet Juglard (1h38’59 »), du Vélo Club de Praz-sur-Arly, devant Lauraly Roche (1h39’17 »), première cadette, de l’AC Fémin’Ain, en belle forme actuellement après son top 10 dans une épreuve de Coupe de France en mai.

Roc Light : Pas si léger que ça…

Au terme des 31km du Roc Light, le champion de France juniors UFOLEP 2012, Remy Gena, en 2h23’14 », a devancé Emile Roger (Ambérieux) de cinq minutes et le jeune triathlète suisse Arnaud Zbinden de six. « Je suis parti tranquille, explique le vainqueur membre du team Massa Sport by Riviera Bike à Pugey-sur-Argens. Et j’ai finalement remonté tout le monde. Je vais maintenant préparer les championnats de France en juillet. » A noter la belle 8e place au scratch de la multiple championne de France de Marathon VTT Hélène Marcouyre, première féminine, à seulement 14′ du vainqueur masculin. Deuxième l’an dernier du Roc Marathon au Roc d’Azur, elle s’offre cette fois la victoire devant Marine Strappazzon et Laura Joubert. « A deux semaines des championnats de France, je ne voulais pas prendre trop de risque sur le Marathon, explique-t-elle. Surtout que le dénivelé me faisait un peu peur. Je me suis régalée. » 263 dont 55 femmes étaient au départ de cette épreuve marquée par des passages boueux en fin de parcours. « Avec la boue, c’était dur dur sur la fin, raconte Laurent, coureur amateur venu de Thônes. On avait déjà eu pas mal de dénivelé avant et avec la fatigue il fallait faire attention. Mais on en a pris plein les yeux. Je suis pourtant du coin mais j’ai découvert des endroits fabuleux comme après le premier ravitaillement où le panorama était extraordinaire. Je reviendrai… mais peut-être pour la rando gourmande ! »

Rando Roc Gourmande : Bon appétit !

C’était l’une des attractions de ce rendez-vous cluse. Longue de 23km, la Rand Roc Gourmande proposait à ses 400 participants des ravitaillements constitués de produits régionaux « Saveur des Aravis ». Pas toujours en accord avec les règles de la diététique sportive mais peu importe. Le sport c’est avant tout du plaisir. Sur le principe nous aimons forcément, mais nous sommes restés un peu sur notre faim. En effet, les ravitaillements étaient bien chargés en vin blanc et rouge locaux, très bons d’ailleurs, mais concernant l’alimentation de nombreux coureurs étaient désabusés. La course débuta entre 11h30 et 12h et seulement une sorte de reblochon au premier ravitaillement. Pour ceux qui n’aiment pas tant pis vous pourrez vous rabattre sur le pain… Le seul problème était que le pain manquait également énormément à l’appel et nous étions dans les premiers partis, nous n’imaginons pas ceux qui sont partis plus tard.

Le second ravitaillement présente de nouveaux fromages. Les coureurs montre leur déception, « nous voulons bien admettre que ce sont des produits locaux mais la brochure parlait de charcuterie aussi » et certains ajoutent « mon amis n’aiment pas le fromage, j’ai hâte qu’il arrive après cette petite ascension pour lui annoncer qu’il n’y a que ça à manger ». Ce sera au 4e ravitaillement, conjoint avec la course Roc des Alpes, que nous pourrons retrouver des produits salés autres que du fromage (gâteaux apéros et saucissons sortis de la barquette). « Nous sommes vraiment dépité par les ravitaillements alors que nous nous sommes inscrits pour ça, de petites courses locales font beaucoup mieux ».

Cependant, malgré un début de parcours identique à la rando All Mountain, la seconde moitié était vraiment très intéressante pour des crosseurs. De magnifiques paysages et des portions techniques. Le peloton était plus étiré et il était possible de se finir les jambes sur ces dernières épreuves.
Attention tout de même, cette randonnée reste technique, engagée et physique. Elle demande un minimum d’entraînements et de pratique pour ne pas que le final devienne un calvaire.

Sur l’ensemble, il s’agit bel et bien d’un événement au « label Roc » avec des parcours magnifiques dans un environnement sublime et une organisation hors pair pour le nombre de participants reçus.

Nous reviendrons l’année prochaine pour des épreuves encore mieux !
Rendez-vous du 13 au 15 juin 2014

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