Cà y est c’est fait ! Après avoir échoué de peu le week-end dernier et avoir téléguidé en milieu de semaine son compagnon Cédric Lachat dans sa répétition, Nina Caprez vient de réaliser hier la première féminine de la grande voie extrême de Kammerlander ‘Silbergeier’ (8b+, 6 longueurs) au Rätikon ! La première ascension féminine de la voie et sûrement une des plus dures réalisée par une grimpeuse en voie de plusieurs longueurs, considérant aussi la répétition de ‘Solo per vechi guerrieri’ par l’italienne Jenny Lavarda en 2009, la libération de toutes les longueurs de ‘Yeah man !’ (sans enchaînement) par Josune Bereziartu en 2004 ou encore celle de ‘Salathe’ au Yosemite par Steph Davis en 2005 (sans réussir l’enchaînement), la récente réussite de Ciavaldini des 3 longueurs des ‘chemins de Katmandou’ ou encore pour l’histoire l’ascension du ‘Nose’ par Lynn Hill en 1993…
Voici les impressions de Nina à chaud :
‘C’était tellement énorme, j’y suis allée sans espoir car j’avais trop un hématome au pieds de la dernière tentative. du coup je voulais expliquer les moves à un ami et j’ai grimpé sans pression, sans idées d’un enchainement dans la tête et toutes les longueurs allaient comme du 7a, tellement j’étais lègère sur les prises. j’ai tout réalisé d’un coup, un vrai et propre enchainement ! Il faisait très froid avec de la neige toute fraîche tombée dernièrement partout autour, mais cette fois la voie était sèche mais j’ai grimpé avec 4 couches !’
Nous lui avons aussi demandé si elle pensait à la trilogie Alpine (‘Silbergeier’, ‘End of silence’, 11 longueurs, 8b+, ouverte par Thomas Huber à Berchtesgaden et ‘Der Kaisers neue Kleider’ 8b+, 9 longueurs, Wilder Kaiser, Autriche, ouvert par Stefan Glowacz).
Voici sa réponse :
‘Non, j’ai trop mal au pieds. il me faut du dévers ou un changement de style. J’aime trop grimper dans tous les styles possibles et il y a encore beaucoup des choses à faire. En plus, la France me manque trop. J’aimerai aussi essayer ‘Deep blue sea’ dans la face Nord de l’Eiger, bien sûr si la météo le permet. Il me faut un bon break là, grimper dans du dur fracasse, alors faut prendre soin de soi-même et faire un peu du facile.’
Ca tombe bien, Nina partant dans quelques jours grimpouiller au Canada pour le festival du film de Squamish…Elle est pas belle la vie ?!
Retrouvez aussi : Nina découvre Silbergeier (article datant de mi-juin)
Photo de courtoisie de Stefan Schlumpf