On croise parfois des histoires qui laissent autant perplexe qu’elles intriguent. Celle d’Amou Haji (orthographié aussi Amoo Hadji), un Iranien devenu célèbre pour son hygiène inhabituelle, en fait partie. Décédé en octobre 2022 à 94 ans, dans la province de Fars (sud de l’Iran), il vivait reclus près du village de Dejgah¹. Il ne s’était pas lavé pendant plus d’un demi-siècle¹. Ce choix radical, qui lui a valu le surnom d’« homme le plus sale du monde », défie nos habitudes modernes et suscite à la fois curiosité et stupéfaction.
Une vie à l’écart de la société
Originaire de Dejgah (province de Fars), Amou Haji avait adopté depuis longtemps un mode de vie quasi ermite¹. Isolé dans une vieille cabane, il passait ses journées à errer dans la nature environnante. Selon les autorités locales citées par la presse, il évitait de se laver par crainte de tomber malade¹.
Le saviez-vous ? Un court documentaire, “L’étrange vie d’Amou Haji”, a été réalisé en 2013¹.
Une célébrité inattendue
Depuis quelque temps, l’histoire de cet homme singulier circule sur les réseaux sociaux et dans les médias internationaux. Bien que son “titre” d’homme le plus sale du monde ne soit pas officiellement reconnu, il attire l’attention comme une curiosité vivante, presque digne d’un rôle dans un film au décor post-apocalyptique. Sa silhouette, son sourire édenté et son allure de survivant semblent tout droit sortis d’un univers de fiction.
Le saviez-vous ? Quelques mois avant sa mort, des villageois l’auraient conduit pour qu’il se lave pour la première fois depuis des décennies².
Des habitudes pour le moins étonnantes
S’il avait tourné le dos au savon et à l’eau courante, il avait aussi des préférences atypiques en matière de tabac. Selon des reportages internationaux, il aurait parfois fumé une pipe remplie d’excréments d’animaux séchés³.
Entre fascination et incompréhension
Ce mode de vie extrême rappelle que, selon le contexte culturel et l’époque, les usages dits « hygiéniques » ne sont pas perçus de la même manière. Des travaux en sciences sociales soulignent que la frontière entre “propre” et “sale” est largement construite socialement⁴.
Qu’on y voie une provocation, un rejet du confort moderne ou une simple préférence personnelle, l’histoire d’Amou Haji ne laisse personne indifférent. Elle interroge notre rapport à la propreté, à l’isolement et à ce que l’on est prêt à accepter… pour rester fidèle à ses choix de vie, aussi radicaux soient-ils.
Notes de bas de page
- BFMTV – “Iran : l’homme ‘le plus sale du monde’ est mort à l’âge de 94 ans” : https://www.bfmtv.com/international/moyen-orient/iran/iran-l-homme-le-plus-sale-du-monde-est-mort-a-l-age-de-94-ans_AD-202210250313.html
- RTBF – “Iran : ‘Oncle Haji’, dit ‘l’homme le plus sale du monde’, s’est éteint à l’âge de 94 ans” : https://www.rtbf.be/article/iran-oncle-haji-dit-lhomme-le-plus-sale-du-monde-est-mort-a-lage-de-94-ans-11092422
- The Guardian – “‘World’s dirtiest man’ dies in Iran at 94 a few months after first wash” : https://www.theguardian.com/world/2022/oct/25/worlds-dirtiest-man-dies-in-iran-at-94-a-few-months-after-first-wash
- CNRS – “Les déchets corporels : une matière à penser” : https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/lanthropologie-en-partage/les-dechets-corporels-une-matiere-a-penser