Un alpiniste au sommet du parquet de Paris

L’unique ouvrage qui porte sa signature est intitulé « Le secours en montagne, présentation et aspects juridiques ». Référence dans les écoles de guides, ce livre en dit assez long sur la sobriété, voire l’austérité du nouveau procureur de Paris. Né il y a cinquante-huit ans à Banyuls-dels-Aspres, au pied des Pyrénées, François Molins est un passionné de montagne et d’alpinisme. Au tribunal de Bobigny, dont il a été le patron pendant cinq ans, il emmenait ses collaborateurs skier chaque hiver. Une virée qu’il a renouvelée après son départ de Bobigny, alors qu’il venait d’être nommé directeur de cabinet du ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, avant de devenir celui de l’actuel garde des Sceaux Michel Mercier.

Cette proximité avec le pouvoir n’a pas manqué de faire réagir le Parti socialiste le jour de sa nomination. « Inacceptable et indécent », a ainsi fustigé André Vallini, spécialiste des questions de justice. Pourtant, la réputation de François Molins au sein de la magistrature est bien plus nuancée. « A Bobigny, il était Dieu sur terre, se souvient un magistrat. Dans un tribunal réputé difficile, on se battait pour venir travailler à ses côtés. » Agréable, courtois, même si, au quotidien, il peut se montrer stressé, François Molins jouit d’une excellente image auprès de ceux qui l’ont côtoyé. « C’est un magistrat de terrain, compétent, un technicien qui n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis », se souvient un de ses anciens collègues de Lyon. « Molins n’est ni une grande gueule, ni un révolutionnaire. Il est dans le moule. Mais pour un type dans le moule, c’est ce qui se fait de mieux », relève un substitut.

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