Un couple voit une silhouette géante passer devant chez eux et fonce à l’eau

Quand on vit au bord de l’eau, on apprend à ne plus s’étonner de ce qui dérive. Branches, morceaux de plastique, parfois même des jouets oubliés par des voisins. Pour Alex et Wendy Santantonio, qui habitent en bord de rivière dans le Maryland, c’est le quotidien. Ce jour-là, Alex jette un regard machinal par la fenêtre. Une forme brune flotte lentement. Il hausse les épaules, pense à un tronc d’arbre. Puis, par habitude — ou intuition — il saisit une paire de jumelles.

Ce qu’il voit le cloue sur place.

Un oiseau en détresse

« Je croyais qu’il pêchait », raconte Alex. Ce qu’il voyait, c’était un balbuzard pêcheur — un grand rapace aux ailes puissantes, fréquent dans la région. Mais quelque chose cloche : l’oiseau semble figé, ses ailes étendues de manière anormale, comme s’il cherchait désespérément à se maintenir à flot.

Pas une minute à perdre. Le couple dévale le jardin. Les kayaks, laissés près de l’eau après une sortie la veille, sont prêts. Pas le temps d’enfiler des gilets de sauvetage : ils sautent dans l’eau.

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Une opération de sauvetage improvisée

En s’approchant, Alex et Wendy réalisent que le balbuzard est encore un juvénile. Trop jeune pour maîtriser parfaitement le vol ou la pêche, mais déjà assez grand pour peser lourd. Ils tournent doucement autour de lui avec leurs kayaks, espérant qu’il se redresse, qu’il s’accroche. Mais l’oiseau est à bout de forces.

Ils tentent alors le tout pour le tout : glisser une pagaie sous lui. À petites touches, ils l’encouragent à s’y percher. Lentement, presque maladroitement, le jeune rapace pose ses serres sur le manche, juste assez longtemps pour qu’Alex le soulève et le dépose sur les rochers à proximité.

Un souffle de soulagement. Il est hors de l’eau.

Une attente pleine d’espoir

Installé sur les rochers, l’oisillon grelotte. Il tente de grimper un peu plus haut, à l’abri, visiblement sonné. Le couple reste à distance, observant. Wendy, inquiète, murmure qu’il ne semble pas assez fort pour repartir. Mais ils ne veulent pas intervenir davantage : chez les oiseaux de proie, le contact humain est à éviter autant que possible.

Et soudain, comme dans un film, une grande ombre fend le ciel. C’est la mère balbuzard, qui surgit de nulle part et vient tournoyer au-dessus de son petit. Puis, sans attendre, elle l’invite à voler. D’un bond maladroit, le jeune oiseau s’élance, et ensemble, ils prennent de l’altitude. En quelques secondes, ils disparaissent derrière les arbres.

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Un souvenir gravé dans leur mémoire

« On s’est regardés, un peu trempés, un peu hébétés… et fiers. Oui, fiers, même si c’est un peu bizarre à dire », confie Alex en riant. Cela fait maintenant plusieurs étés que cette scène s’est déroulée, mais chaque saison, ils scrutent le ciel en espérant revoir leurs balbuzards.

Ils n’ont jamais su si c’était le même oiseau qui survolait parfois leur terrain, mais dans leur cœur, ce jeune rescapé a laissé une empreinte durable. Et leur histoire rappelle une chose essentielle : parfois, une paire de jumelles et un peu de courage suffisent à changer le destin d’un être vivant.

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À retenir : En cas de rencontre avec un animal en détresse, il est recommandé de contacter les autorités locales de protection de la faune. Aux États-Unis, des organismes comme le U.S. Fish and Wildlife Service peuvent intervenir rapidement et apporter les soins adaptés. En France, on peut se tourner vers un centre de soins pour la faune sauvage, répertorié par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

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