Face à l’urgence de la situation dans le golfe de Gascogne, le Conseil d’État a pris une décision historique en suspendant les dérogations accordées pour la pêche, incluant l’interdiction des sennes pélagiques. Cette décision marque un tournant pour la préservation des cétacés, gravement menacés par la pêche intensive dans cette région.
La menace qui pèse sur les cétacés
Chaque année, entre 5 000 et 10 000 dauphins et autres cétacés périssent accidentellement dans les filets de pêche du golfe de Gascogne. Cette hécatombe a poussé les associations de protection marine, telles que Défense des Milieux Aquatiques et France Nature Environnement, à agir en saisissant le Conseil d’État pour demander des mesures de sauvegarde plus strictes. Ces chiffres alarmants avaient déjà incité le gouvernement à limiter certaines pratiques de pêche, mais les nombreuses dérogations accordées rendaient les actions inefficaces.
Une réponse forte du Conseil d’État
En réaction aux pressions croissantes, le Conseil d’État a pris une décision sans précédent en suspendant la majorité des dérogations et en incluant les sennes pélagiques dans les restrictions. Ces mesures s’appliquent du 22 janvier au 20 février 2024, période durant laquelle toutes les pratiques de pêche à risque seront temporairement interdites dans la région. Cette suspension est considérée comme un premier pas important, mais les avis scientifiques soulignent qu’une protection étendue sera nécessaire pour espérer restaurer les populations de cétacés à un niveau durable.
Réactions des associations et impact de la décision
Les réactions des associations de protection de l’environnement témoignent de l’ampleur de cette décision :
- Philippe Garcia, de Défense des Milieux Aquatiques, voit là une occasion de repenser les pratiques : « Cette décision marque le début d’une prise de conscience où les pêcheurs pourront envisager des méthodes durables pour leur avenir. »
- Antoine Gatet, président de France Nature Environnement, souligne l’importance de faire respecter cette interdiction : « C’est un tournant dans la façon dont nous devons préserver la biodiversité marine. »
- Allain Bougrain Dubourg, de la Ligue de Protection des Oiseaux, a salué cette avancée comme une lueur d’espoir : « C’est enfin la fin de l’agonie des dauphins. Il est regrettable d’avoir dû mener un tel combat pour ce qui devrait être une évidence. »
- Lamya Essemlali, de Sea Shepherd France, espère que cette décision marquera un début de respect des recommandations scientifiques pour protéger non seulement les dauphins mais tout l’écosystème marin.
Un tournant pour la biodiversité marine
Cette décision du Conseil d’État pourrait bien être le début d’une ère où la protection des cétacés et le respect des écosystèmes marins deviennent prioritaires. En écoutant les voix des associations et les recommandations scientifiques, la France met un premier frein à la surpêche dans le golfe de Gascogne, rappelant l’importance de préserver la biodiversité face aux pressions humaines. Pour les défenseurs de l’environnement, cet arrêt est un signe encourageant qui appelle à des mesures pérennes pour la sauvegarde des océans.