Vidéo : Après l’Aconcagua, ces boliviennes s’interrogent sur leur prochain sommet

Elles sont pratiquement partout. Les médias du monde entier n’ont pas pu résister à l’attrait de leur aspect humble, traditionnel et chaleureux, contrastant avec leurs piolets et leurs crampons sur fond de sommets déchiquetés.

Les Cholitas escaladoras sont sous le feu de l’actualité après que Reuters ait annoncé que ces femmes avaient réussi l’Aconcagua (6.962 m) simplement vêtues de leurs jupes et de leurs châles fin janvier.

Dans le détail, voici leurs noms : Lidia Huayllas, Dora Magueño, Ana Lía Gonzáles, Cecilia Llusco et Elena Quispe Tincutas. Leur exploit a été salué par le président de leur pays, Evo Morales, qui a chanté leurs louanges sur Twitter.

CHOLITAS from Arena Comunicación Audiovisual on Vimeo.

Un film est en réalisation sur leur histoire.

Ces nouvelles héroïnes nationales font partie d’un groupe de 16 femmes aymara âgées de 25 à 50 ans. Certaines sont déjà grand-mères. À l’origine, elles travaillaient comme cuisinières et membres du personnel du camp de base pour des expéditions internationales qui venaient escalader les hauts sommets des Andes.

Scepticisme extérieur

Ces femmes ont commencé à grimper malgré beaucoup de scepticisme extérieur, y compris de la part de leur famille. Elles ont ignoré les critiques qui disaient que les femmes ne devraient pas grimper. Au lieu d’abandonner, elles sont montés au Huayna Potosí (6.088 m).

« Je voyais toujours les touristes descendre avec ce grand sourire sur leurs visages » explique Lidia Huayllas. « A partir de ce moment, j’ai décidé de grimper moi aussi, pour découvrir ce qui leur causait tant de joie. » Six sommets plus tard, Huayllas et ses compagnes savent bien ce qu’il y a au sommet : la liberté. « Là-haut, je me sens libre de tout « , expliquent-elles dans la vidéo à propos de leur histoire et de leurs motivations.

Récemment de retour à la Paz et un peu dépassées par l’attention reçue, elles ont abordé l’inévitable question : est-ce qu’ils iraient faire l’Everest ? « Ce serait un rêve, répondit alors Analía Gonzales. Mais c’est un sommet beaucoup plus technique et difficile que l’Aconcagua. »

En fait, l’approche de l’alpinisme des Cholitas est assez raisonnable. Nées en altitude, elles grimpent en Bolivie depuis 2015, toujours un peu plus haut, toujours sur des faces un peu plus raides. Elles ont commencé avec le Huayna Potosí et se sont dirigées ensuite vers le plus haut sommet de Bolivie : le Sajama de Oruro (6 542 m).

Avant chaque ascension, ils exécutent le Challa, un rituel d’action de grâce à la Pachamama, la Terre Mère. Elles boivent aussi un thé de feuilles de coca pour se donner de l’énergie. « Cela fait autant partie de notre culture que notre pollera (jupe) traditionnelle » explique Huayllas.

Enfin, il faut noter que la tenue n’est pas un gadget : les femmes aymaras s’habillent toujours avec un long pollera, un châle de laine et un chapeau melon trop petit, même dans la vie quotidienne.

Avant d’envisager l’Himalaya, elles envisagent dans un futur proche d’escalader l’Ojos del Salado (6 891 m), à la frontière entre le Chili et l’Argentine. En cas de succès, elles iront plus loin, dans les Alpes françaises pour affronter le Mont-Blanc.

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