Vidéo : NALLE HUKKATAIVAL dans BURDEN OF DREAMS (9A)

L’athlète Black Diamond Nalle Hukkataival ne baisse pas les bras. Pendant sept ans, il retourne sur le même site de bloc pour travailler une gestuelle d’enchaînement. Après de nombreuses séances d’entraînement, il a résolu le problème, et réalise une première mondiale, une voie en V17 – Burden of Dreams. Découvrer le film qui documente sa progression et écouter son analyse sur ce que représente le défis de repousser ses propres limites, en allant plus loin de ce qui nous semble être possible.

Dans la culture occidentale, l’idée de ne pas réussir n’est plus respectée. Si vous partez grimper et vous tentez une voie sans la sortir, la perception ressentie est celle d’un échec, et non pas d’un pas en avant, d’une progression.

Le vrai échec est d’abandonner.

Ne pas réussir fait parti d’une construction. Les choses qui nous marquent au cours de notre vie, ne sont pas celles qui se sont déroulées facilement. Peu importe leur difficulté, ce sont les moments difficiles où l’on a galéré puis surmonté, qui nous marquent le plus.

Quand nous allons au-déla de nos propres limites, la partie mental devient le plus grand défis, même quand il s’agit d’une activité physique. Nous savons que personne n’a jamais réalisé ce défis. Quand quelque chose a déjà été fait, il est toujours possible de la répéter. Par contre, quand nous partons vers l’inconnu, vers des terres sauvages, vers des choses que nous ne maîtrissons pas, il n’y a pas de garantie.

D’un point de vue personnel, repousser ses propres limites est un jeu de force entre l’inconscient et le conscient. Nous pouvons rationaliser quelque chose et convaincre notre cerveau que nous en sommes capable. Nous pouvons même être convaincu de nos capacités à réaliser un défis. Mais la partie insonsciente de notre cerveau peut ne pas partager le même sentiment. Le subconscient du cerveau qui contrôle nos instincts de survie se doit d’être réaliste.

Albert Einstein a proposé l’idée que la définition de la folie est de répéter la même chose à plusieurs reprises en attendant un résultat différent. Et pourtant c’est exactement ce que nous faisons en tant que grimpeurs…répéter et réessayer.

Quand j’ai commencé le travail sur la voie Burden of Dreams, ce n’était pas plus excitant que d’autres voies que j’avais ciblé. Mais après avoir y consacré autant de temps et d’énergie, c’est devenu plus important qu’un simple projet. De grimper un bloc, perdu dans la forêt quelque part ne semble pas être très majeur en soi. Pourquoi porter tant d’attachement à grimper un petit caillou? Pourquoi se prendre la tête avec quelque chose de si banale? Quand nous investissons autant de sa personne dans un projet, cela devient un test de son propre caractère.

LA RÉALISATION EST TELLEMENT MISE EN AVANT PAR TOUT LE MONDE. JE NE PARTAGE PAS VRAIMENT LA MÊME VISION. L’ENCHAÎNEMENT ÉTAIT LA DERNIÈRE PARTIE DU PUZZLE, APRÈS TELLEMENT D’HEURES DE TRAVAIL.

Biensûr qu’il est excitant de finir le puzzle en posant la dernière pièce manquante, mais tout compte fait, est-ce que cette pièce est plus importante que toutes les autres? Pour moi, la magie est de savoir que j’avais ce qu’il fallait en moi pour réussir ce défis.

Burden of Dreams n’était pas une histoire de réussite, mais plutôt une histoire sur le chemin qu’il fallait parcourir pour y arriver.

—Nalle Hukkataival

Voir la vidéo

Laisser un commentaire

9 − trois =