Dans une petite ville rurale du Missouri, une scène pour le moins troublante a récemment attiré l’attention des autorités et des habitants. Un cerf sauvage, affublé d’un collier multicolore et du mot « pet » (animal de compagnie) peint sur le corps, a été aperçu en train d’errer sur une propriété privée. Une image qui soulève des questions graves sur la manière dont nous interagissons avec la faune.
Une apparition aussi étrange qu’inquiétante
C’est en septembre dernier qu’un propriétaire terrien a eu la surprise de croiser cet étrange visiteur à l’allure domestiquée. L’animal, visiblement jeune — autour de deux ans — semblait avoir été marqué volontairement, comme s’il appartenait à quelqu’un. Alertées, les autorités du comté de Jefferson ont tenté d’intervenir, mais le cervidé avait déjà disparu dans la nature à leur arrivée.
L’affaire a été prise au sérieux par le Missouri Department of Conservation (MDC). Selon leurs experts, il est probable que quelqu’un ait tenté de domestiquer le cerf, ce qui expliquerait le collier et l’inscription peinte. Une initiative non seulement illégale, mais aussi dangereuse pour l’homme comme pour l’animal.

Les animaux sauvages ne sont pas des peluches
Face à l’émotion suscitée par cette affaire, le MDC a rappelé un principe fondamental : les animaux sauvages doivent rester sauvages. Tenter de les apprivoiser ou de les élever comme des chiens ou des chats peut avoir des conséquences dramatiques. « Cela n’est ni sans danger pour l’humain, ni bénéfique pour le bien-être de l’animal », a insisté Scott Corley, agent de conservation de la faune.
Le cas de ce cerf est d’autant plus préoccupant que les cervidés peuvent devenir agressifs pendant la saison du rut, en particulier les mâles. Un cerf habitué à la présence humaine peut perdre sa méfiance naturelle, ce qui augmente les risques de comportements violents ou de transmission de maladies.

Une maladie grave plane sur les cervidés
Le Missouri fait partie des États américains touchés par la maladie débilitante chronique des cervidés (MDC), une affection incurable qui s’attaque au système nerveux de ces animaux. Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), cette maladie se transmet entre cervidés, notamment en captivité ou par contact prolongé avec l’humain, et représente un véritable défi pour les gestionnaires de la faune.
C’est pourquoi les agents de conservation tentent toujours de localiser ce cerf « domestiqué ». Leur objectif : lui retirer le collier et le réintégrer dans son habitat naturel, loin des habitations humaines.
Ce fait divers étrange met en lumière un sujet plus vaste : notre relation parfois ambivalente avec la nature. Aimer les animaux, c’est aussi respecter leur liberté. Et parfois, le meilleur geste qu’on puisse faire pour eux, c’est de les laisser tranquilles, là où ils sont censés vivre : en pleine nature.