Et si votre machine à coudre vous ouvrait les portes des services secrets français ? Ce n’est pas un scénario de film d’espionnage, mais bien une offre d’emploi authentique lancée par la DGSE. Loin des clichés de l’agent en costard et lunettes noires, l’organisation cherche aujourd’hui un talent du fil et de l’aiguille pour une mission… très particulière.
Un espion à l’atelier : la DGSE cherche un couturier
C’est une annonce pour le moins inattendue qui a récemment fait son apparition sur LinkedIn : la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) cherche à renforcer son atelier textile en recrutant un couturier spécialisé dans les matériaux souples. L’objectif ? Concevoir ou modifier des sacs, vêtements ou accessoires destinés à dissimuler du matériel de surveillance.
On imagine déjà la scène : un micro dissimulé dans une doublure de manteau, une caméra intégrée à une sacoche en cuir… Ce travail n’a rien à envier aux gadgets de Q dans les films de James Bond, mais ici, c’est la réalité. Et surtout, c’est du sur-mesure, littéralement.
Une mission discrète mais essentielle
L’offre est claire : le ou la couturière intégrera une unité dédiée à la confection textile et cuir, spécialisée dans les pièces uniques ou en très petites séries. Les tâches principales consistent à réaliser des retouches très spécifiques, à modifier des objets existants pour y intégrer des composants de surveillance : micros, caméras miniatures, systèmes d’écoute dissimulés.
Et pas question d’improviser : la DGSE précise rechercher un professionnel issu d’un bac pro ou d’un BTS dans les métiers de la mode ou du cuir. Il faut aussi une bonne maîtrise des machines industrielles et une connaissance fine des textiles et matières utilisées.

La discrétion avant tout
Bien sûr, rejoindre les rangs de la DGSE ne se fait pas du jour au lendemain. Le candidat sélectionné devra passer une enquête de sécurité approfondie, qui peut durer jusqu’à six mois. Ensuite, silence radio : pas un mot sur son employeur, ni sur ses missions – même au sein de la famille.
Ce niveau de confidentialité peut sembler lourd, mais il s’agit là du quotidien de nombreuses personnes travaillant dans l’univers du renseignement extérieur. Et pour les passionnés de couture à la recherche de défis insolites, cela peut devenir un métier-passion au service de la sécurité nationale.
Une campagne de recrutement en pleine expansion
La DGSE, souvent discrète dans sa communication, multiplie pourtant les efforts pour diversifier ses profils. Rien que l’an dernier, elle a recruté 800 personnes dans près de 250 métiers différents. Et ce n’est pas fini : d’ici 2030, 700 autres recrutements sont prévus. De l’informaticien au linguiste en passant par l’artisan du cuir, tous les savoir-faire peuvent trouver leur place.
À l’heure où les menaces évoluent et où l’innovation technique est au cœur du renseignement, l’art du sur-mesure, même dans sa forme la plus artisanale, devient un levier stratégique. Comme quoi, entre l’atelier et le secret d’État, il n’y a parfois qu’un fil.