Se passer de déodorant pendant plus d’un demi-décennie ? Beaucoup n’oseraient pas tenter l’expérience, redoutant regards gênés ou remarques désobligeantes. Pourtant, une femme de 28 ans a relevé le défi… et ses conclusions bousculent nos certitudes sur l’hygiène corporelle et nos habitudes de consommation.
Six ans sans déodorant : un pari risqué ?
À l’origine, Alyse Parker a pris cette décision par conviction, persuadée que certains composants des déodorants traditionnels pouvaient être néfastes pour la santé. Elle poursuit une activité sportive régulière, notamment des séances de gym intenses provoquant une transpiration abondante… et pourtant, affirme ne pas avoir d’odeurs désagréables, ce qui a surpris proches et abonnés lorsqu’elle a partagé son expérience en ligne.
L’alimentation, un facteur clé
Pour Alyse, la réponse réside dans son régime végétalien. Elle explique que notre corps « sent » selon ce que nous consommons : tout comme une boulangerie dégage une odeur plus marquée qu’un bar à smoothies, notre organisme pourrait réagir différemment selon notre alimentation. En poussant l’expérience plus loin, elle a adopté une alimentation exclusivement crue à base de fruits et légumes, et constate que ses odeurs corporelles sont quasi inexistantes—une hypothèse soutenue par plusieurs études, dont certaines de la revue Appetite.
Et si tout le monde n’avait pas besoin de déodorant ?
La génétique joue également un rôle : environ 2 % de la population possède une variante du gène ABCC11 qui empêche le développement d’odeurs sous les aisselles¹. Plus surprenant encore, parmi les personnes qui ne produisent pas d’odeur, environ 78 % utilisent tout de même un déodorant régulièrement, probablement par conformisme aux normes sociales².
Perspective corporelle et sociétale
L’expérience d’Alyse interroge nos habitudes d’hygiène, souvent dictées par des normes culturelles et marketing. Sommes-nous obligés de nous enduire chaque matin de produits parfumés, parfois riches en aluminium et autres additifs ? Ne pourrait-on pas plutôt réévaluer notre rapport au corps et ses odeurs, en ajustant notre mode de vie plutôt que notre trousse de toilette ?
Le saviez-vous ?
L’odeur corporelle est en grande partie le fruit de l’activité de bactéries cutanées (notamment Corynebacterium et Propionibacterium) qui dégradent la sueur en acides gras volatils — à l’origine des odeurs perçues³.
Notes de bas de page
- “Le gène « du dessous de bras sans odeur » est actif chez 2 % de la population” — AlloDocteurs : https://www.allodocteurs.fr/archives-elles-pourraient-se-passer-de-deodorant-et-pourtant-9301.html
- « Plus de trois quarts des personnes ne produisant pas d’odeur utilisent malgré tout un déodorant » — AlloDocteurs (même article que note 1).
- “Microbiote cutané humain” — Wikipédia (français) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Microbiote_cutan%C3%A9_humain