Enfouie depuis des millénaires sous les sables de Dahchour, une pyramide vient d’être révélée au grand jour. Une découverte archéologique aussi rare que déroutante, qui plonge les chercheurs dans une énigme vieille de 4 000 ans. Entre tombeau royal, pillage prémédité et princesse inconnue, cette expédition soulève bien plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Plongée au cœur d’un mystère antique qui pourrait bien réécrire un pan de l’histoire égyptienne.
Une découverte inattendue sous les sables de Dahchour
La pyramide n’est pas « oubliée depuis des millénaires », mais sa structure interne a été mise au jour en 2017, lorsqu’une mission a révélé un couloir intact menant à une chambre fermée, en « bon état »¹.
Elle est datée de la XIIIᵉ dynastie (vers 1802–1640 av. J.-C.), donc vieille d’environ 3 700 ans, et non 4 000.
Le saviez-vous ?
Même si Dahchour est célèbre pour les pyramides de la IVᵉ dynastie, ce site a continué à servir de nécropole bien après, lorsque certains membres de l’élite du Moyen Empire ont choisi d’y être inhumés, témoignant de la pérennité de son caractère sacré².
Un tombeau… mais aussi une scène de crime ?
À l’ouverture, les archéologues ont découvert un sarcophage, des vases canopes et des boîtes d’emballage, certains inscrits au nom d’une fille d’Amény-Qémaou nommée Hatchepsout, mais pas la célèbre pharaonne de la XVIIIᵉ dynastie³.
Toutefois, l’hypothèse selon laquelle la pyramide aurait été pillée avant d’être refermée par des personnes autorisées n’est pas documentée dans les sources consultées ; elle demeure une spéculation sans fondement publié.

Une princesse inconnue au cœur du mystère
La mention de Hatchepsout sur les boîtes canopes est bien attestée dans les fouilles, mais il s’agit d’une fille d’Amény-Qémaou, dont l’identité est inédite.
Il n’existe aucune trace historique ou inscription supplémentaire la mentionnant ailleurs, ce qui explique pourquoi il s’agit d’une figure inconnue jusqu’à présent.
Toutefois, les interprétations évoquant une mise à l’écart volontaire, ou un « règlement de comptes familial », relèvent uniquement de spéculations non corroborées par les recherches accessibles.
Un passé royal revisité
La découverte enrichit notre compréhension des pratiques funéraires et des dynamiques de pouvoir à l’époque, sans pour autant justifier des hypothèses de complot d’État ou sabotage rituel.
Il est historiquement plausible que priver une personne de ses rites funéraires ait des implications symboliques fortes, mais aucune preuve spécifique ne vient soutenir ces interprétations dans ce cas précis.
En résumé
Cette découverte de 2017 est un événement majeur, apportant des données concrètes sur une pyramide méconnue de Dahchour, mais elle demeure fragile sur le plan interprétatif. Le corps de la pyramide a révélé un couloir, des objets funéraires inscrits au nom d’une princesse inconnue, mais aucun motif historique précis (pillages initiés par les autorités, rivalités dynastiques, etc.) n’a pu être établi à ce jour. Seul l’apport archéologique est confirmé.
Notes de bas de page
- VOA Afrique – Découverte d’une pyramide vieille de 3 700 ans en Égypte – 3 avril 2017 – https://www.voaafrique.com/a/egypte-pyramide-archeologie-3700-ans/3794000.html
- RTS (Radio Télévision Suisse) – Les restes d’une pyramide vieille de 3 700 ans découverts en Égypte – 4 avril 2017 – https://www.rts.ch/info/culture/8517319-les-restes-dune-pyramide-vieille-de-3700-ans-decouverts-en-egypte.html
- RTBF (Belgique) – Des pillards et une princesse maudite : comment une pyramide oubliée a livré ses premiers secrets – 20 février 2025 – https://www.rtbf.be/article/des-pillards-et-une-princesse-maudite-comment-une-pyramide-oubliee-a-livre-ses-premiers-secrets-11506664