L’Alpinisme : essai de définition ?

Alpinisme : activité permettant à l’homme de découvrir des émotions particulières et d’ainsi explorer un peu plus son humanité.

J’ai pleuré deux fois la semaine dernière :

– La première, au début, lorsque j’ai appris qu’un de mes amis était mort en tombant d’une arête, dans le mauvais temps.

– La seconde, à la fin, lorsque Malène m’a pris dans ses bras sur ce sommet de l’Autriche, des larmes de joie coulant sur les joues.

On veut coller à l’Alpinisme des étiquettes le désignant comme ‘sport extrême’ ou ‘sport à risque’, mais est-ce réellement un sport ? On veut en faire des banderoles, des logos, on veut coller son éfigie au devant des boites de chocolat, l’associer aux conquêtes. On veut même lui attribuer des valeurs sociales … on veut absolument que cette activité soit raisonné, qu’elle serve à quelque chose (à quelqu’un ???) alors même qu’elle échappe à toutes les règles de la raison, alors qu’elle est immuablement, inconfortablement inutile.

L’Alpinisme ne s’explique pas.

Comment décrire l’émotion d’un crissement de pas dans la neige ? Comment décrire la première fois, la toute première fois qu’on pose ses pieds sur un sommet que l’on pensait hors de portée ? Comment dire le partage silencieux de la cordée ?

L’Alpinisme, c’est de l’humanisme à l’état brut, une turbine à émotion … peut-être un des derniers endroits où les apparences si chères à nos yeux s’effondrent tant la nature est belle, puissante, impériale … et pourtant accessible.

L’Alpinisme ne se définit pas, il prend aux tripes, il pleure, rit, souffre, se mérite, s’offre, ne se vend pas. L’Alpinisme, comme l’amour, rend l’animal ‘homme’ humain.

Dans tous les cas, pour moi, cela ne devrait pas en être autrement.

Paul Bonhomme.

Laisser un commentaire

18 − neuf =