La chasse au loup autorisée dans les Alpes-Maritimes

Jusqu’à ce jour, les agents de l’ONCFS ne se sont pas montré très efficace dans l’application du Plan loup. Nous sommes loin de voir 24 loups prélevés alors que nous arrivons bientôt à la fin de l’estive et que les troupeaux vont progressivement redescendre. Quoique, comme le disait un berger : « J’ai l’impression qu’ils suivent le troupeau ».

L’ONCFS inefficace…

L’arrêté préfectoral des Alpes-Maritimes du 5 août 2013 prévoyait « pour une durée de 1 mois, une opération de tir de prélèvement de 2 loups dans les communes de Belvédère et de Roquebillière, en dehors de la zone cœur du Parc National du Mercantour ». Mesure pour le moins étonnante compte tenu du fait qu’il y a des loups partout comme en témoigne le nombre d’attaques.

Un communiqué de presse du 22 août précise : « C’est dans ce cadre que le lundi 19 août 2013 au soir un loup a été tiré dans la commune de Belvédère et touché. La probabilité de sa survie paraît faible ». Depuis, plus rien. Autant dire que les mesures prises par ce préfet sont totalement nulles. C’est ce qui, récemment, a motivé la lettre de la Fédération des Acteurs Ruraux au Président de la République pour exiger le tir rapide des 24 loups.

Des rencontres diverses ont eu lieu pour occuper le terrain. Des associations et syndicats qui continuent à croire au dialogue et qui se font rouler dans la farine et, pendant ce temps, les éleveurs paient un lourd tribu à l’écologie profonde et au Parc National du Mercantour qui se réjouissent de la situation.

Le Préfet réagit enfin.

Vendredi après-midi (13 septembre), la préfecture des Alpes-Maritimes annonce que les chasseurs pourraient désormais participer aux battues organisées contre le loup dans certains secteurs. Il est précisé :

‘Après consultation des services déconcentrés de l’État dans les départements concernés, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de l’Énergie a décidé, afin d’augmenter l’efficacité des opérations de prélèvement, que les tirs pourront être effectués à l’occasion de battues au gibier (…) sur des secteurs définis par l’arrêté préfectoral autorisant le prélèvement du loup’.

Que de temps perdu… Mais aussi constat officiel de l’inefficacité de institution publique qui, après avoir tenté de se décharger sur les éleveurs vient maintenant demander aux chasseurs de faire le boulot. Évidemment avec des contraintes qui rendront, comme d’habitude, leurs actions inefficaces. Et pendant ce temps, la prédation continue… et des bergers abandonnent des territoires comme souhaité dans l’idéologie de la « deep ecology »

Dorénavant, les tirs de prélèvement ne se feront plus sous la responsabilité de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et avec la présence d’au moins un de ses agents auprès des lieutenants de louveterie, des éleveurs et des chasseurs participant à la traque.

A ce jour, deux loups seulement ont été tués. Y aura-t-il plus de deux loups tués sur un quota de 24 ? Grande énigme. Mais c’est assez mal parti.

A noter que près de 800 attaques sur des troupeaux ont été dénombrées en 2012 dans les Alpes-Maritimes, qui concentre un tiers (2.417 bêtes) des pertes d’ovins en France. Pour 2013, la tendance est du même ordre….

Selon la Préfecture, au 22 août « 355 attaques sont imputables au prédateur dans le département des Alpes-Maritimes, ayant occasionné 1 300 victimes. Dans le seul secteur de Roquebillière et Belvédère, 60 attaques ayant entraîné plus de 200 victimes sont intervenues depuis le début de l’année ».

Vive le bien-être animal et la protection des grands carnivores.

Louis Dollo

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