GHMH Annapurna ; Un accès galère

Jeudi 17 septembre 9h00, la cérémonie du Puja se termine, Tendi a choisi cette date favorable dans le calendrier bouddhiste. Cet événement marque en général l’entrée de plein pied dans l’expédition. Quelques soient ses convictions chacun participe à sa façon et, après ces instants solennels, le sourire est sur tous les visages.
Cependant, la reconnaissance des derniers jours pour trouver l’accès au camp de base avancé laisse un souvenir amer dans l’esprit d’Antoine Bletton :
« Mardi 15 Septembre. Il est 11h00, nous sommes à 4 500 m d’altitude, en plein brouillard, légèrement perdus sur le glacier qui doit nous mener au camp de base avancé »

« Nous sommes arrivés la veille au camp de base de l’Annapurna, et ne voulant pas perdre la moindre minute, nous décidons dès le premier matin d’effectuer une reconnaissance.
Après trois heures de « montagnes russes » dans une belle moraine, nous voilà au pied d’un glacier qui semble donner un accès à la pente herbeuse terminale menant au camp de base avancé.
Les informations que nous possédons sur l’itinéraire laissent sous-entendre que « quelques marches et un brin de corde » permettent le passage des porteurs. Nous sommes donc partis léger : 2 piolets de marche, 2 paires de crampons, 1 baudrier, 2 broches, 1 microtraction… pour 4.
Nous nous retrouvons vite dans des lames glaciaires et notre technique de progression ne serait certainement pas validée par l’ENSA ! Le brouillard qui nous entoure a un côté positif. Certes nous sommes perdus, mais au moins nous ne voyons pas les tours de glace et les séracs qui nous surplombent !
Nous sommes tellement motivés et orientés vers notre objectif que nous avons du mal à renoncer : « La pente herbeuse n’est pas loin », « Nous avons vu un vieux bout de corde fixe, c’est sûrement par là… »
Cependant, en prenant un peu de recul, nous nous rendons compte que notre chemin n’est pas le bon. Trop raide, trop dangereux… Nous redescendons en rappel nos lames de glace puis à pied par la moraine.
Pas mal de scénarios se bousculent dans nos têtes. Le glacier a-t-il tant bougé en deux ans au point d’être aujourd’hui impraticable ? Existe-t’il un autre accès que nous n’aurions pas vu ?
Sur le chemin du retour nous décidons d’aller explorer un autre itinéraire. En rive droite du glacier, une banquette herbeuse nous mène jusqu’à 4 500 m, la même altitude que ce matin mais par un accès sans gros dangers. Il reste à traverser le glacier pour atteindre cette fameuse pente herbeuse, mais ce sera pour une prochaine fois…avec une meilleure visibilité… A suivre. ».

Malgré tout, à l’issue de la cérémonie c’est une équipe de quinze personnes qui prépare avec ardeur la journée du lendemain.

Nous avons décidé d’allier tous nos efforts pour trouver ce passage.

Sébastien Moatti et moi-même aménageons un accès plus direct à la moraine. Nos années passées à la direction des stages de l’École militaire de haute montagne (EMHM) nous servent : aménager le terrain pour permettre le franchissement par une troupe lourdement chargée et éventuellement de nuit, fait partie des enseignements délivrés par l’EMHM. Ici, la troupe lourdement chargée se résume à trois porteurs… mais l’essentiel est là, le passage est ouvert, l’élan vers le camp de base avancé est donné pour le lendemain.
Vendredi 18, 10h00, nous nous retrouvons au camp de base des Japonais, partagés entre satisfaction et inquiétude. D’une part, le premier temps de la manœuvre est réalisé avec succès, puisque le but était de faire un portage jusqu’à ce point en utilisant un cheminement à l’abri des dangers objectifs.

Lire l’article complet sur le site du GMHM ici.

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