Ours dans les Pyrénées…. De la pauvreté de la pensée écologiste : le baptême des ours

Après la Conférence et la Déclaration de Rio de 1992 qui a retenu pour principe que : « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable », la Convention d’Aarhus traduite en France dans la Charte environnentale constitutionnelle sur, notamment, l’information des acteurs, le tout confirmés par le Grenelle de l’Environnement, notamment en matière de gouvernance écologique, nous aurions pu penser que les organisations écologistes intéressées par le loup et l’ours dans les Pyrénées telles que FERUS, l’ADET-Pays de l’ours ou le FIEP, s’orientent vers une réflexion plus globale tout en restant en conformité avec l’objectif de leurs statuts.


Erreur, il n’en est rien…. !
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A défaut d’être capable d’avoir des actions positives en faveur de l’environnement dans les Pyrénées, l’ADET et plusieurs autres associations plus ou moins redondantes et pas spécialement représentatives, font, depuis le 7 novembre, une fixation pathologique sur le baptême de la progéniture du plantigrade. Nous voyons, à travers cette action, toute la puissance de la pensé environnementale. Et pour justifier ce niveau intellectuel l’ADET fait appel à l’histoire…. Quelque peu tronquée.


Si l’ours a bien eu des « surnoms » à caractère très général tels que ‘eth courailhat’ (le vagabond) ou ‘lou pedescaous’ (le va-nu-pieds) ou encore ‘lou Mossur’ (le Môssieur !’), ceci n’a jamais voulu signifier sa proximité avec l’homme pas plus que son acceptation. La danse de la chasse à l’ours prouve bien le contraire. Et dans tous les cas il ne s’agissait pas du baptême d’individus.


S’il est exact qu’en Béarn il lui a été donné des prénoms comme l’ours ‘Dominique’, en vallée d’Ossau dans les années 1840, c’est tout simplement pour le distinguer, parce qu’il était remarquable de par son comportement et sa corpulence. Ce qui n’a pas empêché Jean Loustau de le tuer en 1848, tout simplement parce qu’il perturbait les estives. Même chose pour l’ours ‘Gaspard ». Mais jamais les ours n’ont été systématiquement baptisés.


Lorsque l’ADET-Pays de l’ours écrit : « baptiser les ours ne date pas d’hier, mais correspond bien à la culture pyrénéenne », (Cf. Histoire des baptêmes) il s’agit d’une véritable manipulation voir même un mensonge. En transposant à toutes les Pyrénées deux faits connus en Béarn, il s’agit d’un amalgame qui ne repose sur aucune justification historique afin de justifier une action présente relevant de l’infantilisme.
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C’est dans ce contexte de pauvreté intellectuel que l’ADET-Pays de l’ours touche de l’Etat pas moins de 120 000 Euros par an pour se limiter à quelques actions médiatiques sans lendemain comme le fromage « pe descaous », le broutard du pays de l’ours ou quelques labellisations de professionnels du tourisme dont le nombre est d’une modestie négligeable.


L’ours qui devait révolutionner le développement économique, touristique, social des Pyrénées apparaît aujourd’hui plutôt comme un élément retardateur. Dire qu’il est un phénomène « parapluie » de la protection des milieux s’avère totalement inexact autant sur un plan objectif que culturel. Baptiser des ours alors que la dernière consultation publique a montré que plus de 75% des pyrénéens rejetait le plantigrade, c’est tenter, une fois encore, de masquer médiatiquement la réalité d’une certaine pauvreté de la pensée écologique des associations environnementalistes.


En savoir plus…..


Photo : La chasse à l’ours et la danse de l’ours, des faits culturels toujours bien présents dans les Pyrénées. Ici, le dernier ours tué dans le Val d’Azun en 1947 par Prosper Poulot

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