Au cœur des montagnes du pré-Rif, un village a fait le pari de remplacer l’agronomie conventionnelle par la permaculture, un mode de production plus respectueux des êtres vivants et de la nature.
A 22 km de Ouezzane, sur la route de Chefchaouen, un petit douar du nom de Ferraha surplombe les magnifiques vallées montagneuses. Des dizaines de mètres plus haut, au sommet de la montagne, trône une ferme très particulière qui met en pratique les techniques de “permaculture” ou agriculture permanente : un mode de production qui repose à la fois sur l’écologie, la solidarité et l’éducation. Arrivés sur place après une demi-heure de marche, un jeune trentenaire du nom de Abderrahim nous fait visiter les lieux. “Voici notre bébé”, s’exclame-t-il fièrement, avant d’expliquer qu’“il s’agit d’une ferme communautaire où habitants du douar et bénévoles œuvrent main dans la main pour transformer le lopin de terre en un petit paradis autosuffisant”. Une manière de dire qu’une alternative aux coopératives et autres organismes de microcrédit est possible, et que le désenclavement des douars déshérités n’est pas l’apanage des “fondations”.