Garde moniteur au Parc national des Pyrénées, maire de Camparan, paysan, loueur de gîtes, Didier Moreilhon porte plusieurs casquettes qu’il ne replie pas en fonction du vent. « Je prends toutes les étiquettes. Le plus dur pour moi, c’est de trouver le juste milieu, l’équilibre. » Une posture nuancée, pas évidente dans un monde où il faut être dans un camp, surtout dans des situations de tension, comme cela est parfois le cas entre les éleveurs opposés à l’ours et les gardes du parc qui viennent constater les prédations. « Après la guerre, mon grand-père était bien content de travailler au barrage de Cap-de-long. Moi, je veux rester paysan, car c’est ce qui m’a fait vivre. J’ai aussi travaillé une dizaine d’années à la station de Saint-Lary. Pas question pour moi de cracher dans la soupe. Garde-moniteur au Parc, je ne suis pas un écolo pur et dur ». Didier Moreilhon a une connaissance de tous les milieux : tourisme, pastoralisme, protection de l’environnement, gestion de la vie locale. « J’essaie toujours de penser à l’autre, de trouver un compromis. Je ne supporte pas les extrêmes ».