Perché sur les montagnes surplombant Grenoble, le troupeau d’Yves Vignon a subi en un mois 4 attaques de loups, dévorant 17 brebis. Désemparé, le berger n’a que peu de moyens de défense face à ce prédateur furtif dont le territoire s’étend chaque année un peu plus.
«Je suis arrivé le 24 juin, et le 2 juillet j’étais attaqué», raconte Yves, attablé à quelques mètres de son chalet, au sommet d’une montagne du Grésivaudan dominant la cuvette grenobloise.
Voilà 6 ans que le berger drômois de 62 ans amène ses 900 brebis paître à 2.000 m d’altitude sur les pentes herbeuses et embrumées de la commune de Sainte-Agnès, en Isère. «L’été dans la Drôme, c’est tout rôti, il n’y a rien à manger pour les bêtes», explique-t-il.
Sauf que cette année, Yves doit vivre avec la menace du loup. Sur le chemin de randonnée montant à l’alpage, un cadavre de brebis ensanglanté dégage une odeur pestilentielle, témoignage de la dernière attaque du prédateur.