Elles encornent les promeneurs, tombent dans les piscines, saccagent les jardins. Des hordes de vaches venues d’Espagne voisine et retournées à l’état sauvage ont envahi le village de L’Albère, au grand dam des habitants exaspérés. « On ne sait plus à quel saint se vouer », soupire Pierre de Besombes-Singla, maire de L’Albère depuis 1971. Sa commune, 1 700 ha de paysage spectaculaire situés entre 300 et 1 100 m d’altitude sur le versant nord du massif des Albères, dans les Pyrénées, connaît depuis une bonne dizaine d’années « un problème de vaches espagnoles » arrivées du versant sud.
Les ennuis ont commencé à la mort du propriétaire espagnol d’un élevage extensif situé sur la commune de La Jonquère, raconte l’ancien notaire de 77 ans. Ses héritiers
n’avaient pas « la fibre terrienne » et se sont désintéressés du troupeau. L’herbe étant plus verte chez le voisin français, les vaches à l’abandon franchissent régulièrement la frontière.