Asthme et maladies respiratoires en altitude et sports de montagne

 Les asthmatiques et plus généralement les patients souffrant d’une insuffisance respiratoire, sont-ils plus affectés par les conditions d’exercice des sports de montagne (altitude, froid, environnement etc..) et quelles recommandations doit-on proposer ?
En théorie, lors des efforts en altitude, l’hyperventilation, l’air froid et sec, l’hypoxie, sont susceptibles de provoquer une broncho constriction et d’aggraver ainsi une maladie asthmatique.
En réalité l’absence de poussières, pollens et de pollution environnementale au dessus de 1500 m réduit fortement la charge inflammatoire bronchique. La réponse au test de provocation à la métacholine étant améliorée de façon significative au-delà de 3500 m.
L’oedème pulmonaire de haute altitude, OPHA, qui comporte certes une part de réaction inflammatoire, semble provoqué essentiellement par des mécanismes vasculaires (HTAP), un trouble de la diffusion alvéolo-capillaire, voire une prédisposition génétique plutôt que par une broncho-constriction.
Environ 300 millions de personnes dans le monde sont atteintes de maladie asthmatique. Il existe cependant une très nette différence géographique de prévalence et de morbidité en faveur des populations résidant en altitude. Une étude épidémiologique récente à Lhassa, a montré la très faible prévalence de l’asthme chez les enfants tibétains.
Au dessus de 3000 mètres, deux critères vont être péjoratifs pour l’asthmatique en trekking :
L’utilisation fréquente (plus de trois fois par semaine) de bronchodilatateurs inhalés dans la vie courante, avant le trek.
L’intensité des efforts demandés durant le trek.
Un asthmatique stable ne court pas de plus grand risque en altitude.
Au Kilimandjaro, 5885m, il n’y a pas de différence entre asthmatiques stables et non asthmatiques en terme de fonction respiratoire, incidence du MAM et succès d’ascension au sommet.

C’est une règle générale : la maladie asthmatique doit être stable et sous contrôle (pas plus de 3 utilisations de broncho-dilatateurs inhalés par semaine) avant d’autoriser un trek en altitude.

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