Ce poisson qui peut survivre hors de l’eau suscite l’inquiétude aux États-Unis et en Europe

Le poisson à tête de serpent du Nord, un prédateur redoutable venu d’Asie, sème l’alerte des deux côtés de l’Atlantique. Sa capacité à respirer hors de l’eau, couplée à sa voracité, en fait une menace sérieuse pour les écosystèmes locaux.

Un poisson capable de respirer l’air

Imaginez sortir un poisson de l’eau et le laisser sur le sol en pensant qu’il ne survivra pas. Mais des heures plus tard, il est encore vivant. Ce scénario, qui pourrait sembler improbable, a été réalité pour un pêcheur du Missouri en mai 2024. Ce dernier a capturé un poisson à tête de serpent du Nord (Channa argus), l’une des espèces invasives les plus redoutées.

Ce poisson est doté d’un système respiratoire particulier lui permettant d’inhaler de l’air, ce qui lui assure une survie hors de l’eau jusqu’à quatre jours, à condition que sa peau reste humide. Une caractéristique qui facilite sa prolifération dans des zones non aquatiques et renforce sa capacité à coloniser de nouveaux habitats.

Un prédateur vorace

Originaire d’Asie, le poisson à tête de serpent peut atteindre un mètre de long pour un poids de 5 kilos. Ses dents acérées et sa voracité en font un danger majeur pour les espèces locales. Capable d’avaler poissons, amphibiens et petits reptiles, il perturbe les chaînes alimentaires locales en éliminant les proies indigènes et en accaparant leurs ressources.

Sa reproduction, elle aussi, inquiète les spécialistes. Une seule femelle peut pondre jusqu’à 250 000 œufs par an, en cinq cycles de reproduction. Sans prédateur naturel dans les régions qu’il envahit, ce poisson est pratiquement incontrôlable une fois installé.

Une invasion due à l’homme

Ce poisson n’a pas voyagé seul. Son introduction en Europe et en Amérique est une conséquence directe des activités humaines, que ce soit par le biais de l’aquariophilie ou du commerce illégal. Considéré comme une espèce exotique envahissante par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il figure également sur la liste des espèces à surveiller en Europe.

Des mesures pour contrer la menace

Aux États-Unis, les autorités environnementales intensifient leurs efforts pour freiner la propagation de ce poisson. Des campagnes de sensibilisation sont menées pour encourager les pêcheurs à signaler toute capture de cette espèce. En Europe, des mesures préventives ont été adoptées, notamment des contrôles renforcés sur les importations d’espèces aquatiques.

Cependant, la lutte est loin d’être gagnée. Les écosystèmes déjà envahis par le poisson à tête de serpent subissent des perturbations qui pourraient prendre des décennies à être corrigées. Cette situation met en évidence l’importance d’une gestion rigoureuse des espèces exotiques pour préserver la biodiversité.

Une menace qui appelle à la vigilance

L’histoire du poisson à tête de serpent du Nord est un rappel poignant des conséquences inattendues des interactions humaines avec la nature. Si rien n’est fait pour contrôler sa propagation, il pourrait continuer à déstabiliser les écosystèmes et menacer des espèces locales.

La vigilance des autorités et la coopération internationale seront essentielles pour freiner l’avancée de cet envahisseur aquatique. Propriétaires d’aquariums, pêcheurs et citoyens ont tous un rôle à jouer dans cette lutte pour protéger notre biodiversité.

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