Le démarchage téléphonique abusif est un fléau qui touche chaque jour des millions de Français. Si beaucoup préfèrent ignorer ces appels ou raccrocher immédiatement, certains ont trouvé des moyens plus créatifs et amusants de répondre à ces sollicitations incessantes. Parmi eux, Georges Briand, un retraité breton, qui a décidé de retourner la situation à son avantage et d’en rire.
Une approche pleine d’humour pour déjouer les démarcheurs
Georges Briand, originaire de La Richardais, près de Dinard en Ille-et-Vilaine, a une méthode bien à lui pour faire face aux appels indésirables. Contrairement à ceux qui choisissent de ne plus répondre ou de couper court, il prend un malin plaisir à dérouter ses interlocuteurs. Excédé par le démarchage abusif, il a décidé de leur raconter tout et n’importe quoi, et ça marche !
Georges n’a pas de téléphone portable ni d’adresse mail, ce qui le contraint à répondre à tous les appels, même les plus suspects, par simple précaution. Mais cela ne l’empêche pas de faire face à une avalanche de propositions indésirables. C’est là que son sens de l’humour entre en scène.
Un retraité qui mène ses démarcheurs en bateau
Depuis mai 2019, Georges Briand tient une véritable liste de tous les numéros qui l’appellent. Il en a recensé pas moins de 1 700 numéros ! Mais plutôt que de s’énerver, il a choisi d’en rire, et de faire perdre du temps à ceux qui cherchent à lui vendre des services ou des produits douteux. En retour, il s’amuse à les mener en bateau.
Un exemple ? Lorsqu’il reçoit un appel pour une formation financée par le CPF, Georges répond qu’il est intéressé, mais qu’il vend en réalité de la drogue et qu’il traverse l’Espagne pour se rendre à Marakech. Comme il l’explique avec humour : « Bien sûr, ça raccroche tout de suite ! » Une autre fois, il a même inventé un personnage nommé Sarah Croche, pour faire croire qu’il avait déjà été contacté par la société en question.
Ces petites anecdotes montrent comment Georges détourne l’attention des démarcheurs. Un moyen efficace pour éviter de se laisser avoir par des propositions souvent douteuses.
Mais tous ne partagent pas son humour
Si Georges trouve dans ce jeu une forme de catharsis, tous les démarcheurs n’apprécient pas ses répliques. Certains, visiblement vexés de s’être fait rouler dans la farine, n’hésitent pas à le menacer. Il lui est arrivé d’entendre des insultes ou des propos plus inquiétants, du genre « nous savons où vous habitez ».
Mais Georges, loin de se laisser intimider, persiste et signe. Pour lui, ce n’est pas seulement une question de divertissement, mais aussi un acte citoyen. En faisant perdre leur temps aux démarcheurs, il espère éviter à d’autres personnes de se faire piéger, et peut-être même de contribuer à faire bouger les choses.
Une démarche citoyenne pour faire évoluer la législation
Loin de se contenter de ses petites victoires personnelles, Georges Briand a aussi une volonté plus grande : celle de changer les choses. Il a ainsi transmis sa liste de numéros à Jean-Luc Bourgeaux, député de Saint-Malo, dans l’espoir de participer à l’effort visant à mieux encadrer le démarchage téléphonique. Ce projet de loi, visant à réduire les abus, a été débattu à l’Assemblée nationale le 6 octobre dernier.
En continuant de faire le buzz avec ses anecdotes sur les démarcheurs, Georges incarne cette volonté de prendre le démarchage abusif à bras-le-corps. Mais derrière l’humour, il y a une véritable mobilisation pour sensibiliser et alerter sur les dérives de cette pratique de plus en plus envahissante.
Ainsi, même si l’humour de Georges Briand amuse certains et irrite d’autres, sa méthode a le mérite de faire réfléchir sur les moyens de lutter efficacement contre ce fléau. Qui sait, peut-être que son expérience inspirera d’autres à se joindre à la cause pour un démarchage téléphonique plus respectueux.