Décès de l’alpiniste suisse valaisan Michel Darbellay : Une grande figure de la montagne disparaît

Vainqueur de la première de la face nord de l’Eiger en solitaire, Michel Darbellay s’est éteint mercredi soir. L’alpiniste de La Fouly dans le Val Ferret avait à son actif plusieurs autres premières et surtout, était pionnier du style léger.

L’Eiger par sa face nord. Seul. Il y a 51 ans, le guide de montagne de La Fouly Michel Darbellay laissait une empreinte indélébile sur l’ogre bernois. Une victoire gravée dans le grand livre de l’histoire de l’alpinisme. L’an dernier, son exploit était remis en lumière pour fêter le demi-siècle de cette conquête. Mais il y a deux jours, à 79 ans, l’homme a entamé sa dernière ascension, au terme d’un douloureux combat. Il manquera à ses proches et à la montagne toute entière. Car avec sa disparition c’est un style et un esprit pionnier de la conception de l’alpinisme qui s’érode encore un peu.

Son exploit de ce jour d’août 1963 le propulse en première page des magazines du monde entier, et en font le guide incontournable pour de prestigieux clients à la recherche d’adrénaline. Au-delà de tout ça, l’homme ne souhaitera jamais s’en vanter. L’histoire dit même qu’il n’avait jamais pensé à prendre une photo au sommet. Qu’on ne se méprenne pas, il avait beaucoup d’audace, une rapidité extrême, et savait dans quels projets difficiles il s’embarquait. «On n’avait pas le droit de tomber», disait-il souvent. Soucieux de ne pas effrayer ses proches, il dira à sa mère, le matin de son départ pour l’Eiger, qu’il s’en va «chercher des abricots». Dans les récits qu’on lui consacre sur cette ascension, Michel Darbellay évoque sans cesse son bonheur d’être là, proche de l’euphorie, suspendu au-dessus du vide, sans place pour les doutes à l’horizon.

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