«J’ai participé au festival de Cannes et départager des films fut bien moins difficile que de choisir entre ces ascensions remarquables. » L’écrivain Erri de Luca était l’un des six membres du jury des Piolets d’or décernés hier soir à Courmayeur (Italie). Il traduit le compromis auquel sont parvenus les sages pour établir un palmarès de l’alpinisme international 2013.
Les organisateurs en procès
Parmi les 70 premières réalisées sur les massifs du monde, six avaient été sélectionnées. Un tri difficile. Sans surprise, le jury a décidé d’attribuer un Piolet d’or au phénomène suisse Ueli Steck, l’homme qui court dans les verticales pour son solo intégral à la face sud de l’Annapurna (8 091 m). Plus que l’absence de preuve matérielle qu’il ait atteint le sommet c’est sa prise de risque qui a fait débat au sein du jury. « On voulait aussi distinguer un alpinisme qui ne rime pas avec roulette russe », confie Catherine Destivelle. Et Steck, de son propre aveu, a flirté avec la mort. D’où le choix d’attribuer un second Piolet d’or à la cordée canadienne Welsted-Slawinsky pour sa première au Pakistan sur un “7 000” en style alpin. « Une superbe ligne, une belle aventure à deux », estime Destivelle.