Encore un mort au couloir du Goûter : Que faire?

Un alpiniste britannique de 30 ans vient de trouver la mort ce matin alors qu’il traversait le couloir du Goûter.

Ce couloir est un passage obligé pour se rendre au Mont Blanc par la voie Normale. Il se trouve sous le refuge éponyme.
Parfois verglacé, il est surtout balayé par les chutes de pierres provenant de l’éperon de roche instables qui le domine, et sur lequel se déroule une partie de l’ascension au refuge.

Chaque année, de très nombreux alpinistes trouvent la mort dans ce couloir dont la traversée surfréquentée est sans aucun doute le lieu le plus dangereux de l’ascension du Mont Blanc par la voie normale.

Le PGHM de Chamonix et la Fondation Petzl ont étudié les secours organisés sur l’itinéraire du glacier de Tête Rousse au refuge du Goûter entre 1990 et 2011.

Cette étude menée en collaboration entre le Peloton de gendarmerie de haute montagne de Haute-Savoie et la Fondation Petzl vise à mieux connaître la réalité des accidents survenus sur la voie normale du mont Blanc, du refuge de Tête Rousse à celui du Goûter. De 1990 à 2011, les registres de la gendarmerie permettent d’identifier 291 personnes secourues, à l’occasion de 256 accidents, ayant causé 74 morts et 180 blessés. En dépit de fortes variations interannuelles, le nombre de victimes semble stable sur le long terme (plus de 3 morts et 8 blessés en moyenne par an), voire en légère augmentation dans la dernière décennie si on le rapporte à la fréquentation des deux refuges situés sur cet itinéraire.

Pour consulter ou télécharger ce rapport, cliquez ici.

Face à un danger comme celui du couloir du Goûter, il n’y a pas de solution facile. Si la priorité doit aller à l’information et la prévention, on ne peut exclure à ce jour aucun des moyens évoqués (nouvel itinéraire, aménagement d’abris ou galerie piétonne).

Pour engager le débat de manière concrète, la Fondation a fait étudier plusieurs solutions imaginées par différents acteurs.
Séduisante, l’idée d’une passerelle himalayenne s’avère inadaptée, à cause de la hauteur des chutes de blocs. L’idée d’une petite galerie piétonne, suggérée par les guides de Saint-Gervais, permettrait une protection durable, sans dénaturer la course et avec un impact limité pour l’environnement.
Mais elle représente des travaux importants et fait l’objet de débats.

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