Épidémie de Mycoplasma pneumoniae : ce qu’on sait sur la bactérie en circulation en France

Après une longue période de relative tranquillité pendant la pandémie de Covid-19, la bactérie Mycoplasma pneumoniae fait son grand retour en France. Bien qu’elle ne soit pas aussi médiatisée que certaines autres infections, elle suscite cependant une attention accrue des autorités sanitaires, car elle circule activement, affectant particulièrement les jeunes adultes et les enfants. Voici un point sur cette infection bactérienne, ses symptômes, sa transmission, et les traitements disponibles.

Une augmentation des cas depuis l’été

Depuis la fin de l’été, Mycoplasma pneumoniae est de retour en France, avec une augmentation significative des infections respiratoires liées à cette bactérie. L’Agence Santé publique France a averti en novembre dernier que la situation devenait préoccupante, bien que les cas restent moins graves que ceux liés à d’autres infections respiratoires plus virulentes, comme la grippe. En effet, l’augmentation de la circulation de cette bactérie semble être en partie causée par un phénomène cyclique de retour des infections respiratoires, amplifié par la levée des mesures sanitaires post-Covid. La bactérie est donc particulièrement active depuis l’automne, après une période d’accalmie durant la pandémie.

Comment attrape-t-on Mycoplasma pneumoniae ?

L’infection à Mycoplasma pneumoniae est contagieuse et se transmet principalement par voie aérienne, via des gouttelettes expulsées lors de la toux ou des éternuements. Il est donc facile de contracter la bactérie dans des environnements où les contacts sont fréquents, comme les écoles, les crèches, ou les espaces publics. L’incubation de la bactérie varie entre une et trois semaines, ce qui rend son identification parfois un peu plus complexe.

Les symptômes : proches d’un rhume, mais avec des signes plus marqués

Les symptômes d’une infection à Mycoplasma pneumoniae sont assez similaires à ceux des infections respiratoires classiques. On parle généralement d’une fièvre légère, d’une toux persistante, de maux de tête, de douleurs au niveau de la gorge et d’un général malaise. Cependant, dans certains cas, des signes plus rares peuvent apparaître, comme des éruptions cutanées ou des troubles neurologiques. Heureusement, dans la majorité des cas, l’infection reste bénigne, et les symptômes disparaissent d’eux-mêmes après quelques jours.

Les experts soulignent également que la bactérie ne cause pas de pneumonie sévère dans tous les cas. Cependant, les personnes âgées ou immunodéprimées peuvent être plus vulnérables et développer des complications respiratoires plus graves.

Traitement : une antibiothérapie efficace

Mycoplasma pneumoniae étant une bactérie, elle se traite efficacement par antibiotiques. Les médecins prescrivent souvent l’azithromycine ou la clarithromycine, deux macrolides capables de traiter cette infection respiratoire. En général, ces traitements sont efficaces et permettent d’obtenir une amélioration significative des symptômes dans les 48 à 72 heures suivant le début du traitement. Cependant, si les symptômes persistent après cette période, les autorités sanitaires recommandent de réévaluer l’état du patient pour vérifier la présence éventuelle de complications ou d’une infection associée.

Une épidémie sous surveillance

Actuellement, la France connaît bel et bien une épidémie de pneumonie causée par Mycoplasma pneumoniae. Selon les données collectées, le nombre de cas observés cette année dépasse celui des années précédentes (2019 et 2022) à la même période, confirmant ainsi un cycle épidémique en cours. Ce phénomène n’est pas isolé, car plusieurs pays européens, dont la Suède, les Pays-Bas et l’Irlande, font face à la même situation.

Si la situation épidémique est bien réelle, les experts restent cependant assez rassurants. Les épidémies de Mycoplasma pneumoniae sont cycliques et ont lieu tous les 3 à 7 ans. En outre, après trois années de calme pendant la pandémie de Covid-19, où les gestes barrières ont limité la propagation de la plupart des germes respiratoires, il est normal de constater un retour en force de cette bactérie.

La vigilance reste de mise

En dépit du retour de Mycoplasma pneumoniae, la situation n’est pas jugée alarmante par les autorités sanitaires. Les gestes barrières, bien qu’ils ne soient plus obligatoires, restent un bon moyen de prévenir la propagation des infections respiratoires, y compris celle de cette bactérie. Dans les écoles ou les lieux publics, il est toujours conseillé de se laver régulièrement les mains, de porter un masque en cas de symptômes respiratoires et d’éviter les espaces clos lorsque cela est possible.

En résumé, bien que l’épidémie de Mycoplasma pneumoniae ne soit pas aussi médiatisée que d’autres maladies respiratoires, elle mérite une attention particulière. La prévention reste clé, et grâce à une antibiothérapie rapide, la grande majorité des personnes infectées devraient se rétablir sans complications majeures.

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