Free bleeding : quels risques pour la santé ?

Le free bleeding, aussi appelé flux instinctif libre, gagne en popularité en France, particulièrement parmi les femmes cherchant à limiter leur usage de protections menstruelles pour des raisons économiques et environnementales. Mais cette pratique, qui consiste à se passer complètement de tampons, serviettes ou culottes menstruelles, soulève des questions sur ses impacts sur la santé.

Qu’est-ce que le free bleeding ?

Originaire des États-Unis dans les années 1970, le free bleeding était initialement un mouvement féministe visant à déstigmatiser les menstruations. Aujourd’hui, il se divise en deux approches :

  • Le flux instinctif libre (FIL) : cette technique repose sur la contraction des muscles du périné pour retenir et évacuer le sang menstruel au bon moment.
  • Le saignement libre : les adeptes laissent le flux s’écouler naturellement sans chercher à le contenir, souvent comme un acte militant contre les tabous menstruels.

Ces pratiques exigent une grande écoute de son corps et un engagement conscient envers l’écologie et l’autonomie corporelle.

Les risques sanitaires potentiels

Bien que le free bleeding présente certains avantages, comme la réduction des déchets et des coûts liés aux protections hygiéniques, il comporte aussi des risques qu’il est important de connaître.

Risque d’infection

Sans protections hygiéniques pour absorber le sang, celui-ci entre en contact direct avec l’air et les vêtements. Cela peut favoriser la prolifération de bactéries si des mesures d’hygiène rigoureuses ne sont pas respectées.

  • Hygiène stricte : laver régulièrement les vêtements tachés et effectuer des toilettes intimes plusieurs fois par jour sont essentiels pour éviter les infections.
  • Attention à l’environnement : les lieux publics ou mal ventilés augmentent le risque infectieux.

Impact sur la flore vaginale

Le contact prolongé du sang menstruel avec l’environnement extérieur peut perturber la flore vaginale, un élément clé de la santé intime. Des déséquilibres peuvent survenir, menant à des infections comme des mycoses ou vaginoses.

Exposition éventuelle au plomb

Bien que rarement évoqué, le risque d’exposition au plomb peut se poser si l’eau utilisée pour l’hygiène intime est contaminée. Cela reste toutefois un cas isolé, principalement lié à des infrastructures anciennes.

Qui peut pratiquer le free bleeding ?

Le free bleeding n’est pas adapté à toutes les femmes. Voici quelques contre-indications :

  • Règles abondantes : le flux est difficile à contenir, ce qui peut rendre la pratique inconfortable et peu hygiénique.
  • Port de stérilet : certaines femmes ayant un stérilet ressentent des flux plus importants, compliquant la rétention.
  • Post-accouchement : une rééducation du périné est souvent nécessaire avant d’adopter le flux instinctif libre.

Les bienfaits et limites du free bleeding

Avantages

  • Économies : plus de tampons ou serviettes à acheter chaque mois.
  • Impact écologique : réduction significative des déchets menstruels.
  • Connexion au corps : meilleure compréhension des signaux hormonaux et des phases du cycle.

Limites

  • Gestion nocturne : les muscles du périné se relâchent pendant le sommeil, rendant la pratique difficile.
  • Taches : les adeptes doivent souvent faire face à des lessives plus fréquentes.
  • Temps d’adaptation : apprendre à maîtriser les contractions du périné demande de la patience et de l’entraînement.

En conclusion

Le free bleeding représente une alternative intéressante pour les femmes souhaitant se détourner des protections menstruelles classiques. Cependant, cette pratique demande une gestion rigoureuse de l’hygiène et une bonne connaissance de son corps. Avant de l’adopter, il est préférable de consulter un professionnel de santé pour évaluer si elle convient à votre situation personnelle.

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