Jeune maison spécialisée dans les récits d’alpinisme, Guérin a été propulsée en tête des rayons de librairies par le vif succès d »Immortelle randonnée’ de Jean-Christophe Rufin, qui a donné une envergure nationale à ce petit éditeur chamoniard connu pour ses livres rouges.
‘C’est hallucinant, c’est difficile à réaliser pour nous’, s’étonne Christophe Raylat, directeur opérationnel, dans un petit appartement au pied du Mont-Blanc qui tient lieu de siège social.
En tête des ventes pendant plus d’un mois, ‘Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi’, récit plein d’humour du célèbre écrivain pionnier du mouvement humanitaire, a été vendu à 220.000 exemplaires au 15 juillet et doit atteindre les 300.000 durant l’été.
Pourtant, ‘quand on a fait le premier tirage à 40.000 exemplaires, on tremblait un peu’, se souvient Marie-Christine Guérin, directrice générale. Jusqu’alors, la maison n’avait jamais dépassé les 25.000 ventes. Et encore, sur plusieurs années…
‘Pour eux, c’est un saut quantitatif extraordinaire. Ça suppose une logistique pas évidente et ils l’ont très bien fait’, complimente Jean-Christophe Rufin, qui réside une grande partie de l’année en Haute-Savoie.
‘J’ai toujours admiré ce qu’ils faisaient’, poursuit l’ancien ambassadeur, membre de l’Académie française. ‘Ce qui me fait le plus plaisir dans le succès du livre, c’est d’amener un petit éditeur au sommet des ventes’, sourit-il.
Fondées en 1995 par Michel Guérin, ancien prof, libraire et publicitaire, féru d’alpinisme (mort en 2007), les éditions éponymes se font vite remarquer par leurs couvertures ‘rouges comme les chaussettes des montagnards’.
Spécialisée dans les récits d’alpinisme accompagnés de photos d’époque, la maison entame sa collection avec la réédition d’un classique du genre: ‘Les Conquérants de l’inutile’ de Lionel Terray.
Puis édite tous les auteurs ayant laissé leur trace dans la littérature de montagne: Jean-Christophe Lafaille, Roger Frison-Roche, Walter Bonatti, Jon Krakauer, etc.