La Fédération des Acteur Ruraux – FAR – boycotte les enquêtes publiques sur les projets d’arrêtés ministériels de prélèvement de loup dans les Alpes

 

L’Etat s’emmêle dans ses incohérences liées à des strates
réglementaires et jugements divers des tribunaux administratifs qui n’en
finissent plus de bloquer toutes initiatives. C’est ainsi que le Groupe
National Loups prend des décisions, ou du moins fait l’illusion d’en prendre,
alors qu’à côté il existe des procédures longues obligatoires interdisant
toutes réactivités face à un problème ponctuel. Que l’on soit précis ou
imprécis pour laisser un certain champ d’initiatives, tout arrêté sera attaqué
devant divers  Tribunaux Administratifs,
indépendants les uns des autres, par l’une ou l’autre association financée ou
non par de l’argent public.

 

C’est ce qui se produit avec les problèmes posés par la
présence de loups au milieu des troupeaux faisant plus de 4 000 victimes cette
année. Lourd tribu à payer par les éleveurs, mais aussi et surtout par la
collectivité, pour un animal toujours protégé alors qu’il n’est pas en voie de
disparition.

 

Tous ces arguments sont inlassablement répétés dans des
commissions, réunions et autres rencontres avec les services de l’Etat pour
n’obtenir aucun résultat concret sur le terrain. Nous constatons que,
conformément au code de l’environnement, il faut, en plus, engager une procédure
de consultation dont les résultats ne dépendront pas des engagements et des
discussions préalables mais de l’avis d’un commissaire enquêteur dit
« indépendant », ce qui serait un fait tout à fait exceptionnel en
matière d’environnement. Dans ces conditions, à quoi sert la structure de
concertation du Groupe National Loup ? C’est la question posée par la FAR
dans sa lettre aux ministres de l’écologie et de l’agriculture ainsi qu’aux
Préfets concernés
.
 Elle estime « que ces enquêtes
ne servent à rien : la montagne a accouché d’une souris ; Ou sont les grandes
et belles promesses de cet été faites par madame la ministre ? »

 

Mais la fédération va encore plus loin en rappelant à l’Etat
ses obligations légales prévues au Code Rural
plus facilement oublié que le Code de l’Environnement : «Assurer la
pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en
particulier en protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l’ours dans
les territoires exposés à ce risque. »
Avec plus de 4000 brebis officiellement
tuées par des loups, manifestement l’Etat n’a pas été à la hauteur de ses
obligations et doit en tirer les conséquences. L’avertissement est clair :
« L’état doit montrer  l’exemple
en appliquant ces propres lois s’il veut avoir le respect et la légitimité
qu’il est en droit d’espérer »
.

 

Pour ces éleveurs en colère, face à un Etat qui ne tient pas
sa parole, le boycotte s’impose. L’an dernier, la FDO et la FNSEA avaient déjà
appelé au boycott des réunions du Groupe National Loup qui avait conduit à un
accord permettant un retour dans ce groupe de concertation. Dans l’immédiat,
ces deux importantes fédérations agricoles n’ont pas fait connaître leur
position. Selon nos informations, leur groupe Grand Prédateur devrait se réunir
le 5 janvier prochain. Que sortira-t-il de cette réunion à laquelle devrait
participer les dirigeants et des membres de la FAR ?

 

En attendant, la FAR ouvre les hostilités avec l’Etat en
rappelant à ce dernier qu’il «a pris la décision d’accepter des loups dans
les conditions que nous connaissons. Les acteurs locaux n’ont pas participé à
cette décision. En conséquence ils n’ont pas à cogérer les erreurs passées et
présentes de l’Etat, à qui il appartient d’assumer seul la responsabilité de
ses actes »
.

 

Par ailleurs les fondements de la consultation sont remis en
cause en précisant que : «Les contributions que recevront les
ministères, émaneront, dans une grande majorité de personnes dont le quotidien
n’est pas impacté par la présence du loup et qui auront été influencé par les
informations partisanes au point de travestir la réalité, diffusées par les
associations et groupuscules intégristes pro-loups »
. Faut-il
également rappeler que certains de ces mouvements comme FNE sont très largement
financés par des fonds publics (plus de 60 % pour FNE national), par l’Union
Européenne et par des collectivités territoriales notamment les Conseils
Régionaux pour des « études » pour le moins étonnantes lorsque par
hasard nous en découvrons les résultats.

 

Pour la FAR, les moyens de « propagande » utilisés
par ces ONG environnementalistes sont disproportionnés par rapport aux moyens
des personnes directement concernées. Elle estime donc  que : « Une telle consultation
ne peut être réalisée qu’après une communication impartiale.

Nous considérons donc cette démarche sans aucun intérêt
et nous ne reconnaîtrons pas les décisions qui pourront être prises à son
issue ».

 

Là aussi l’avertissement est clair. Il ne sera pas tenu
compte des décisions qui seront prises. Jusqu’où ce comportement peut-il
allé ? « C’est à l’Etat de prendre ses responsabilités »
nous a-t-on dit lundi soir.

 

 

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