Que la montagne est belle. Mais qui la rend belle et pourquoi la montagne est belle…. ? Si belle qu’on s’intéresse à elle, ce qu’elle représente, pour les contemplatifs, sportifs, photographes, alpinistes, skieurs…. Mais aussi pour les financiers, les banquiers, le business de la bourse, la spéculation….. Nature, biodiversité, parcours pastoraux, tout a un prix et tout ce négocie, s’échange, se compense, etc….
Dans un article du blog Médiapart, sous le titre ‘Nature, nouvel eldorado de la finance’, Françoise Degert, journaliste qui, depuis longtemps, dénonce les dérives financières autour de la nature, nous informe et analyse un prochain documentaire télévisuel qu’elle nous recommande. La montagne et son écosystème sont bien sûr concernés. Nous vous recommandons cette diffusion….
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Diffusé sur Arte le 3 février prochain à 22H35, le documentaire de Sandrine Feydel et Denis Delestrac brise enfin l’omerta. Clair, complet, accessible à tous, « La nature, nouvel eldorado de la finance » nous fait découvrir les marchés économiques et financiers montés par les banques et les multinationales, sous l’égide de l’ONU, de l’Europe et des plus grandes ONG. Sous couvert de protéger la nature, ces mécanismes de marché provoquent déjà des dégâts irréversibles et conduisent à la privatisation totale de la planète et de ses ressources.
Les rapports s’empilent, les scientifiques s’alarment, la situation de la nature ne fait qu’empirer. « Et si les marchés économiques et financiers parvenaient à sauver la planète » ? Les financiers, dont Pavan Sukhdev qui a longtemps dirigé la Deutsche Bank à Bombay (1), les dirigeants des multinationales, les politiques, l’ONU, l’Europe, les grandes ONG ont déjà la réponse. Selon eux, il faut rendre la nature « visible » pour la respecter. Comment ? En donnant une valeur monétaire aux différents « services » qu’elle procure à l’homme, et en la gérant comme une entreprise. Ce néo-libéralisme étendu à la planète terre atteint certains écologistes dont Pascal Canfin (2). « Dans le système actuel, ce qui n’est pas compté ne compte pas (…) connaître le prix de la nature c’est aussi lui reconnaître de la valeur » argue-t-il dans le documentaire, tout en se méfiant des financiers. Or justement, l’engouement des plus grandes banques de la planète (Goldman Sachs, JP Morgan, HSBC,…) en faveur de ce nouveau marché est plus que jamais d’actualité. D’ailleurs, Michael Jenkins, qui dirige la plateforme d’information financière « Ecosystememarketplace » siégeant à Washington, prédit que « la nouvelle vague des profits viendra de ces marchés environnementaux ».
Photos : Philippe Lemoine / Estives de Ceuze