La coordination pyrénéenne – ADDIP (Association pour le développement durable de l’identité des Pyrénées), regroupant associations et élus du massif des Pyrénées hostilent à l’introduction d’ours, vient de nous faire parvenir un communiqué de presse que nous reproduisons ci-dessous.
——-
Selon nos informations, c’est lundi 23 mai que Mme Kosciusko-Morizet doit rendre publique sa décision concernant l’importation d’une ourse dans les Pyrénées Atlantiques. L’ADDIP, coordination pyrénéenne des associations et élus opposés à cet ensauvagement du massif, se réunira le même jour à 15 heures à la Chambre d’Agriculture de Tarbes pour décider de ses actions en réponse à cette décision.
La délégation reçue par M. le Préfet des Pyrénées Atlantiques le 4 février dernier a remis à ce dernier un dossier sur les mensonges qui accompagnent depuis le début le programme ours. Nous sommes très étonnés de n’avoir à ce jour reçu aucune réponse alors que ces mensonges ont été aussi le fait des représentants de l’Etat et qu’ils obligeraient au moins à des explications. Pas davantage d’information sur la consultation publique lancée à propos de cette réintroduction, la façon dont elle a été dépouillée, par qui, comment, pour quels résultats … fallait-il cacher ces résultats, étaient-ils gênants alors que face aux 6800 courriers individuels remis par l’ADDIP, aux délibérations communales quasiment unanimes, la pétition remise en catastrophe par le collectif CAP Ours en faveur de l’introduction était irrégulière et recevable ni sur la forme ni sur le fond ?
Au delà de ces silences révélateurs, l’enjeu n’est pas pro ours contre anti ours, ce serait ridicule, il est l’avenir des Pyrénées. Quel rôle, quelle place pour ce massif au XXI° siècle face à des défis plus cruciaux : formes de production à repenser et diversifier, urgence climatique et crise écologique (absurde de la réduire à telle ou telle espèce dite « emblématique »), répartition démographique entre mégapoles et campagnes, tout cela nullement spécifique à la France mais problématique au niveau planétaire.
Comme le soulignait le courrier adressé à M. le Président de la République le 13 mars 2010, signé par l’ADDIP et de très nombreux grands élus et responsables socio professionnels du massif :
« On est là bien au-dessus des projets de lâcher d’ours, symboles de nature artificialisée, labellisée et ruineuse. »
Le plan ours a été abandonné. Le Groupe National Ours, boycotté par toutes les forces vives du massif, est mort avec lui. Le lâcher d’une malheureuse ourse slovène en Béarn n’apportera rien à la biodiversité des Pyrénées, rien à une espèce animale nullement menacée aux niveaux planétaire et européen. Il est sûr par contre qu’il sèmera le feu dans tout le massif.
Sous estimer la colère des Pyrénéens serait une erreur politique majeure.
Version imprimable (pdf)