Le milliardaire qui achète la terre pour sauver la planète

En Argentine, dans le sanctuaire de Los Esteros del Ibera, l’Américain Douglas Tompkins, fondateur de la marque Esprit, affronte les fermiers pour rendre leurs exploitations à la nature sauvage.

La péninsule d’Ibera est un bout du monde. Peuplée de carpinchos (capybaras), – une variété de rongeur au corps d’ourson – de caïmans et d’oiseaux rares, cette contrée vaste comme dix fois la Camargue, forme un royaume lagunaire dont le prophète est un milliardaire philanthrope.
L’Américain, Douglas Tompkins, 66 ans, rachète les terres cultivables du sanctuaire de Los Esteros del Ibera, l’«eau qui brille» dans la langue des Indiens Guaranis, pour les convertir en un parc national de 1,3 million d’hectares. Il acquiert les unes après les autres les fermes d’élevage et les démantèle. Il retire le bétail, démonte les barbelés, laisse à l’abandon les rizières pour rendre les terrains aux espèces en voie d’extinction. Le seigneur des marais veut réintroduire des espèces disparues comme le fourmilier et peut-être un jour le jaguar. Une utopie qui suscite la méfiance et l’hostilité parmi les petits exploitants agricoles de la Mésopotamie argentine.

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Photo : Le Lago Escondido, propriété du milliardaire anglais Lewis en Patagonie Argentine

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