À Fujian, le chantier de la centrale nucléaire de Zhangzhou vient de passer une étape cruciale, actant la montée en puissance d’une technologie énergétique que Pékin déploie à grande échelle. Tandis que l’Hualong-1 s’apprête à recevoir son combustible, des observateurs américains suivent ce développement avec inquiétude, redoutant un nouvel équilibre mondial où la Chine deviendrait un leader incontesté de l’énergie nucléaire.
Avancées en technologie nucléaire
Sur le site de Zhangzhou, la deuxième tranche du réacteur Hualong-1 a réussi son test fonctionnel à chaud, validant la sûreté de ses systèmes sous pression et haute température. Conçu entièrement en Chine, ce modèle de troisième génération combine les meilleures caractéristiques des ACP1000 et ACPR1000+ pour offrir un rendement amélioré et une sécurité renforcée, répondant aux standards de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Impact économique et environnemental
Une fois opérationnelle, la centrale de Zhangzhou développera une capacité de 7,2 millions de kilowatts, produisant plus de 10 milliards de kWh propres par réacteur chaque année. Pour mettre en perspective, c’est l’équivalent de la consommation annuelle d’un million d’habitants. Sur le plan écologique, la réduction annuelle de près de 8,2 millions de tonnes de CO₂ équivaut à la plantation de plus de 70 millions d’arbres, renforçant la transition bas carbone que poursuit la Chine.

Compétitivité mondiale et perspectives d’avenir
Grâce à l’Hualong-1, la Chine compte déjà le plus grand nombre de réacteurs de troisième génération en service ou en construction. Objectif affiché : porter la part du nucléaire de 5 % à 10 % d’ici 2035, puis à 18 % en 2060. Ce plan ambitieux fait de Pékin un pionnier dans la course aux énergies durables, suscitant autant d’admiration que de rivalité, notamment aux États-Unis.
Défis et opportunités
Malgré ses succès, le projet Zhangzhou doit surmonter des obstacles : acceptabilité locale, régulations internationales et tensions géopolitiques. Pourtant, cette prouesse technologique pourrait ouvrir la voie à des partenariats internationaux, renforçant l’image de la Chine comme acteur majeur de la lutte contre le changement climatique. Reste à voir si ce double pari — sécurité et coopération — saura apaiser les inquiétudes de la scène mondiale.