Dans « Un héros », sa fille Félicité écorne la légende du vainqueur de l’Annapurna. Jean-Christophe Rufin salue la force de son récit, intransigeant mais sensible.
utant l’avouer : je suis entré dans ce livre avec réticence. « Encore un règlement de comptes familial estampillé roman », ai-je eu la faiblesse de penser. J’avais eu l’occasion de croiser l’auteure. Elle faisait partie à mes yeux de ces jeunes loups de la finance qui rachetaient leurs péchés dans les organisations humanitaires. Ces clichés ont volé en éclats dès que j’ai commencé ce livre bouleversant. « Un héros », c’est d’abord une langue d’un classicisme parfaitement maîtrisé. Félicité Herzog exprime avec une clarté troublante les souvenirs les plus intimes, les détails enfouis dans le creux du temps