Vu depuis la Bretagne, une journaliste nous annonce : ‘Le ski de randonnée revient à la mode. Mais attention, avant de vous lancer, sachez que sa pratique demande une bonne condition physique’. Ce retour à la mode de ce que nous appelions jadis « ski de printemps » (Cf. Les différents ouvrages de Claude et Philippe Traynard) est une bonne chose mais….
‘Condition physique’. Voilà un terme que nous retrouvons à toutes les sauces comme « aventure ». Mais que recouvre ce terme ?
‘La Condition physique est une combinaison des facteurs physique, technique, tactique et mental de la performance sportive.
‘Elle se construit par paliers, se maintient voire régresse. Elle est donc le résultat optimal du processus d’entraînement. Elle requiert le travail harmonieux des qualités physiques et psychologiques propre à chaque athlète, c’est-à-dire qu’elle comporte aussi une part d’inné, de la constitution physique de base.
‘Elle nécessite la mise en place d’une stratégie prenant en compte le diagnostic des ressources de l’athlète, le choix d’options techniques et tactiques compte tenu des spécificités de la discipline sportive, du calendrier des compétitions et des objectifs poursuivis. Être en bonne condition physique signifie être apte à accomplir les tâches quotidiennes avec assez d’énergie à consacrer aux loisirs et aux situations d’urgence’. Source : Wikipedia
Voilà une définition qui correspond parfaitement à un des éléments permettant de faire du ski de randonnée ou alpinisme mais aussi de la randonnée pédestre ou à raquette. Mais le véritable enjeu est aussi d’adapter son objectif en fonction de sa condition physique. On peut très bien être en grande forme et faire des records autour d’un stade et ne rien valoir dans une randonnée à ski d’initiation.
La journaliste précise : ‘la pratique associe plaisir sportif, confort et liberté de mouvement’. Et poursuit : ‘Il vient de neiger à gros flocons, et enfin le soleil vient irradier ces grandes prairies scintillantes… Il est temps d’enfiler ses chaussures de ski, d’attraper ses peaux de phoque et de partir à la conquête de ces paysages où seules quelques traces de pas de chevreuils ou de lapins ont marqué le sol ! ‘ Néanmoins elle prévient : ‘Mais gare aux débutants : visez une première sortie tranquille pour tester vos capacités, car le ski de randonnée demande de bonnes conditions physiques.’
L’art de parler pour ne rien dire et surtout laisser croire que la contemplation de la montagne est accessible à tous en étant en forme physique sur un vélo d’appartement. Si l’aspect contemplatif n’est pas à négliger, les diverses pratiques de randonnée en montagne hivernale enneigée nécessite bien d’autres compétences.
Des compétences à acquérir
Parmi ces compétences indispensables nous citerons : la capacité à apprécier l’objectif en fonction de sa condition physique telle que définie ci-dessus, avoir des connaissances en orientation, avec ou sans GPS (ne pas se fier au téléphone dont la batterie peut se vider), en nivologie, savoir utiliser un DVA, disposer d’un fond de sac et de vêtements adaptés, pouvoir faire face à tous changements de conditions météo, etc….
En clair, si vous ne réunissez pas toutes ces compétences, abstenez-vous de partir seul et assurez-vous des compétences d’un guide de haute montagne ou celle d’un accompagnateur en montagne pour la randonnée à raquette. Il y a aussi la possibilité de rejoindre un club qui, à travers des sorties régulières, participeront à votre formation vers une certaine autonomie.
A la veille de l’hiver, de nombreux articles de presse vont apparaître dans des magazines non spécialisés pour vanter les qualités de tel ou tel massif, région ou station. Les pratiquants de la montagne aguerris n’ont guère besoin de ces mises en garde. Néanmoins, une révision des compétences, notamment en orientation, nivologie et usage du DVA s’impose avant de reprendre les skis et les peaux de phoque.
Louis Dollo