L’hiver est rude… Pour les vacanciers, les stations de ski et certains commerces. En fait, trop doux avec surtout une absence de précipitations pour avoir de la neige naturelle ou de culture. Mais il faut parfois sauver des emplois, éviter des faillites et donc satisfaire le client pour ne pas le perdre.
Des apports de neige
Sur le Plateau des Glières en Haute-Savoie, il a fallu apporter de la neige par moyen terrestre pour faire les pistes de fond avant les vacances. Personne n’a rien dit.
Par contre, des stations de Savoie ont employé des grands moyens, rapides et efficaces : l’hélicoptère.
Selon le Dauphiné Libéré du 30 décembre : « La station des Karellis, en Maurienne, a choisi de recourir à un hélicoptère du Secours aérien français pour, au prix de deux heures de potentiel, réenneiger une portion de piste d’une centaine de mètres, faisant la jonction entre deux parties du domaine. La neige a été récupérée dans un secteur d’altitude. Cette solution a permis de maintenir l’ouverture de 12 hectares de pistes, qui auraient dû être fermés autrement, car inaccessibles ».
L’opération s’est déroulée le 25 décembre et a été filmée par un pisteur.
Toujours en Savoie, pour améliorer l’enneigement des pistes, la station de Sainte-Foy-Tarentaise a fait héliporter dimanche et lundi dernier 100 tonnes de neige sur un secteur en déficit. Cette neige provient d’une production de neige de culture réalisée en novembre et stockée depuis.
Des écologistes offusqués
Face à ces pratiques, les bien-pensants de l’écologie manifestent leur réprobation et leur indignation. Un hélicoptère… Quel scandale… Bien moins que le Tour de France contre lequel personne ne proteste. Mais là, ce sont des stations de ski.
De la même manière, durant la COP 21, nous n’avons pas entendu ces défenseurs de la pensée unique face à la débauche de moyens et surtout le transport de blocs de glace. C’était pour la bonne cause de la COP 21 alors que les stations sont autoproclamées par cette dictature de la pensée « mauvaises cause ». Rien que le mot de neige de culture fait pousser une crise d’urticaire à certains d’entre eux.
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De même, on ne dit rien du pseudo refuge écologique du Goûter qui fonctionne au gazole au lieu du solaire…. Et ne parlons pas de certains refuges qui, pendant des années ont pollué le cœur d’un parc national de leurs eaux usés sans que personne ne bouge. Mais ceci est normal… ce sont des amis. Pas les stations de ski.
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Vous avez dit pollution et éthique ?
Deux heures d’hélico ça parait énorme pour celui qui n’a pas trop l’habitude d’en voir…. Et de suite, on parle de rejet de CO2 et consommation de carburant. Par contre, personne ne parle des diminutions de CO2 et de carburant lié à la diminution de 60 à 80% d’utilisation des engins de damage. In fine, nous ne devons pas être loin de l’équilibre tout en préservant l’économie et le social.
D’autre part, les notions de pollution et d’éthiques selon les nécessités économiques et sociales restent difficiles d’apprécier. Faut-il d’ailleurs réagir en simple terme écologique ou plus largement, et conformément à la déclaration de Rio en termes de développement durable avec ses trois piliers économique, social et environnemental en se posant la question : que se passerait-il si toutes les stations fermaient brutalement ?
Faut-il penser à l’avenir des stations de basse et moyenne altitude ?
C’est un sujet récurent dès qu’il existe un déficit d’enneigement. C’est même devenu le fonds de commerce de certaines associations devenues mouvements lobbyistes contre la neige de culture et l’extension ou création de stations. Doit-on y prêter attention ? Probablement pas. Ce sont toujours des mouvements d’idées liés à une situation à un moment donné. Il suffit de regarder l’histoire, ou admirer des vieilles photos d’archive pour découvrir que l’absence de neige en fin d’année existaient déjà au 19eme siècle. Il faut donc relativiser les agitations de penseurs et donneurs de leçons en tout genre. Il faut également éviter de faire des amalgames. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de neige en Patagonie ou que la banquise fond qu’il n’y aura plus jamais de neige dans les stations de ski. Il faut raison garder.
Ceci dit, l’industrie du tourisme comme toutes industries doit s’adapter en permanence. Il n’est pas nouveau de voir des stations de basse altitude, dans les Alpes ou les Pyrénées, disposer d’équipement d’animations pour l’été pouvant être mis immédiatement en action pour l’hiver. Les donneurs de leçons arrivent un peu tard et ce n’est pas pour autant que l’idée de stations de ski doit être abandonnée.
A chaque fois que ce manifeste un évènement particulier lié à l’environnement, nous voyons fleurir les donneurs de leçons autant que la pensée unique de nombreux personnages qui, bien souvent, ne sont pas directement concernés. Nous voyons également se manifester une série d’association très largement subventionnées avec l’argent public développer des argumentaires qui sont les seuls valables à leurs yeux. Le dialogue, la concertation tout comme la compétence ne font pas partie de leurs compétences. Et pourtant elles sont là et vont parfois jusqu’à engager des procédures judiciaires pour tenter d’imposer leurs idées. Et souvent ça marche…. Au détriment des contribuables.
Louis Dollo