La polémique du déséquipement n’est intéressante que si on
essaie de comprendre les raisons qui ont généré l’acte, et les conséquences que
cela engendre.
Tout d’abord il faut resituer le débat et admettre que
nous avons le loisir de gloser dans le futile. L’ouvrier qui perce et transpire
de sa fatigue n’a pas le loisir de disserter sur la nécessité de ses actes.
Restons calme et courtois et ajoutons-y un peu de piquant pour dépassionner le
débat.
Droyer a déséquipé le Grand Cap, Bonatti s’en est remis, il n’a pas
trépassé de la chose.
Mon expérience en ce domaine me ramène à quelques
années en arrière quand tout content d’avoir enchainé le bas des ‘Intouchables ‘(pointe
Lépiney), je sentais l’enchainement à vue plus que possible.
Il me restait
plus que la longueur en fissure du haut. C’était fait, la forme était là. Mais
arrivé au pied, j’ai vite compris que mon maigre jeu de coinceurs ne me
permettait pas de tenter quoique ce soit. L’ami suisse était passé par-là et
avait enlévé les spits. Je l’ai traité de ayatollah des montagnes, ma fierté en
était rabaissée, pas d’enchainement possible, pas de gloriole.
Pour ne pas
mourir vieux con, je me suis entrainé, j’ai complété mon jeu de camelots, j’ai
bourriné des fissures en y enfilant doigts, mains et coinceurs. Des nouvelles «
règles » possibles m’avaient ouvert sur une pratique différente.
La
jeunesse a raison, elle dérange mais fait souvent évoluer les choses. Le
printemps arabe est à mettre au crédit de quelques jeunes « excités », les vieux
sages sont restés derrière leur moucharabieh.
BHL et Bruckner ne
m’intéressent plus, ça sent trop la naphtaline.
La Maestri a été
déshabillée, et alors….
Moi aussi, j’en ai dégrafé des bonnets, des blancs,
des noirs, des rouges (ma couleur préférée) , des en soie , des en latex. Je
pourrais vous parler des gros bonnets de l’escalade, mais y’en a pas, des
bonnets blancs et des blancs bonnets ,mais ça caille en ce moment..
Alors
quand ma jeune et belle collègue a émis la possibilité de ne pas en mettre du
tout, je lui ai simplement répondu « Osez, osez, Joséphine »
Elle m’a
regardé et d’un air coquin m’a répondu « Libre à vous … »
La Maestri, elle
s’en tire bien !