D’après des images captées par des satellites de Maxar Technologies¹, un gigantesque réseau de galeries et de structures renforcées prend forme aux abords de la capitale chinoise². Je me souviens d’un soir où, en visionnant ces clichés avec un ancien collègue ingénieur, nous avons été frappés par l’ampleur des travaux : des excavatrices se succèdent sur plusieurs fronts, creusant des tunnels qui atteignent, selon certaines estimations, environ 4 km de long. Cette pratique, héritée de la Guerre froide, avait d’abord vu l’Union soviétique et l’Europe de l’Est édifier des bunkers³, mais jamais un projet d’une telle envergure n’avait été dévoilé si clairement.
Anecdote : En comparant les images, mon collègue a évoqué les anciens abris souterrains de Berlin-Ouest – certains, creusés dans les années 1960, dépassaient déjà 5 km de galeries et pouvaient accueillir jusqu’à 100 000 personnes en cas de crise⁴.
Enjeux stratégiques et inquiétudes régionales
Pour les pays voisins, l’apparition de ce complexe est loin d’être anecdotique. Situé à quelques dizaines de kilomètres de Pékin, il pourrait servir de plaque tournante pour la coordination des opérations en cas de crise. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI)⁵, un tel centre pourrait renforcer considérablement la posture de commandement et de contrôle de l’armée populaire de libération, creusant un fossé stratégique avec ses voisins et amplifiant la méfiance déjà palpable dans la région.
Merveille technologique ou menace militaire ?
La conception de galeries capables de résister à des armes à très haute densité énergétique témoigne d’un savoir-faire en ingénierie hors pair. Utilisant des blindages spéciaux et des systèmes de filtration bactériologique, cette base ressemble à un modèle d’innovation appliquée à la défense. Mais pour beaucoup, cette prouesse technique se traduit avant tout par une menace : un abri invulnérable pour les hommes et les équipements, susceptible de durer indéfiniment, même en cas de conflit majeur.
Vers une redéfinition de la stratégie militaire en Asie
En révélant ce projet, Pékin adresse un message clair : il entend jouer un rôle majeur sur la scène mondiale. À Washington comme à Tokyo, on surveille ce chantier de près, conscient qu’il pourrait déclencher une course aux armements ou, au contraire, ouvrir de nouvelles discussions sur la transparence militaire. Lors d’un récent colloque sur la sécurité asiatique, plusieurs diplomates ont d’ailleurs insisté sur la nécessité d’établir des canaux de dialogue pour éviter un engrenage de tensions.
Quoi qu’il en soit, ce complexe souterrain reste aujourd’hui la nouvelle pièce maîtresse d’un échiquier géopolitique déjà complexe, où la technologie et la stratégie se mêlent pour façonner l’avenir de la région.
Notes et références :
- Maxar Technologies, Wikipedia (consulté le 9 juillet 2025). https://fr.wikipedia.org/wiki/Maxar_Technologies
- Lauren Frias, « Satellite images show ‘Beijing Military City,’ the secretive command center China is building », Business Insider (16 avril 2025). https://www.businessinsider.com/china-military-command-center-satellite-photos-2025-4
- Abri antiatomique, Wikipedia (consulté le 9 juillet 2025). https://fr.wikipedia.org/wiki/Abri_antiatomique
- Berlin Cold War Bunker, Wikipedia (consulté le 9 juillet 2025). https://en.wikipedia.org/wiki/Berlin_Cold_War_bunker
- SIPRI, « About », Stockholm International Peace Research Institute (consulté le 9 juillet 2025). https://www.sipri.org/