Docteur pour les uns, Jean-Michel ou Michou pour les autres, Dimanche, sur le chemin du Pibeste, au-dessus d’Ouzous, Jean-Michel Théas nous a quitté, foudroyé par un accident cardiaque.
Né à Lourdes le 27 juillet 1952, à 61 ans, c’est en montagne qu’il a vécu ses derniers instants, une montagne à laquelle il avait dédié une partie de sa vie. Installé comme médecin généraliste à Argelès-Gazost, depuis 1989, il avait pris la succession du Docteur Coiquil, ancien Maire de la ville. Discret, disponible et à l’écoute de tous, il était particulièrement apprécié. Mais sa discrétion faisait oublier qu’il était bien plus qu’un médecin de ville. C’est un médecin qui a marqué son époque, un pionnier de la médecine d’urgence en montagne.
Pionnier de la médecine d’urgence en montagne… tout un parcours.
Jean-Michel Théas fait ses études de médecine à Toulouse et soutient une thèse de docteur en médecine sur le thème du « secours médicalisé en montagne », devant un jury présidé par le ‘père’ du secours en montagne médicalisé, le Professeur Louis Lareng, natif d’Ayzac-Ost dans les Hautes-Pyrénées, Professeur d’Anesthésie Réanimation au CHU de Toulouse. ‘Une première à l’époque!’ nous précise Marcel Péres dans son dernier ouvrage. ‘Un très beau parcours à son actif, entièrement dédié au secours en montagne et à sa passion pour la montagne, pendant près de vingt ans’.
Interne au centre Hospitalier de Tarbes de 1975 à 1980, affecté au SAMU et ensuite au SAMU Montagne de Tarbes, toute une génération de montagnards a eu l’occasion de le côtoyer. Pour ne rien lâcher du secours en montagne, il fera son Service Militaire en qualité de Médecin-Aspirant au PGHM de Pierrefitte-Nestalas en 1980. A l’issue de son année de service national, il obtient un poste de Médecin urgentiste au SAMU de Montagne de Tarbes de 1980 à 1989, date de son installation à Argelès.
A la suite du décès du lourdais François Didelin, en 1984, il prend sa place à la Présidence de la Société de Secours en Montagne qui lui permettra de conserver le contact avec les unités de secours, gendarmes et CRS. Il assurera également des formations médicales ‘dans le cadre du recyclage des Pisteurs Secouristes des Pyrénées et de la Principauté d’Andorre, depuis 1982’ (1).
Plus de 30 ans après, nous pouvons dire que sans lui, dans le sillage du Professeur Louis Lareng, la médicalisation du secours en montagne ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. C’est toujours sur ces principes mis en place il y a près de 40 ans que nous avons un médecin urgentiste du SAMU qui accompagne les secouristes.
Adieu Docteur. Merci Jean-Michel pour ce que tu as fait pour nous tous en montagne.
Louis Dollo
(1) ‘Grandes tragédies et dénouements heureux dans les Pyrénées : ces ‘héros’ discrets du secours en montagne’ de Marcel Pérès