Suisse – Le Gothard au patrimoine mondial de l’UNESCO ?

Un mythe et un site mythique.

1. La construction du pont du Diable enjambant la Reuss, à l’époque encore sauvage et tumultueuse, dans la gorge des Schöllenen était un trait d’union entre le nord et le sud, et donc un symbole de l’ouverture (nécessaire) des routes commerciales en Europe. Il en va de même de l’ouverture prochaine du tunnel ferroviaire le plus long du monde. La NLFA est beaucoup plus qu’une prouesse technique du génie civil

2. Suite à la crainte d’une invasion du Plateau durant la Seconde Guerre mondiale, les dispositions prises pour un retrait dans le Réduit du Gothard constituaient une stratégie considérée comme habile par beaucoup. Le Réduit a marqué le patriotisme de plusieurs générations en Suisse, bien au-delà de la guerre froide et jusqu’à la chute du Mur, en novembre 1989.

3. Le massif du Gothard,où prennent leur source le Rhin, le Rhône et le Tessin, est le source le Rhin, le Rhône et le Tessin, est le paysage alpin de Suisse qui incarne l’identité nationale par excellence. Selon l’historien Helmut Stalder, le Gothard est à la fois réalité physique et idée métaphysique, granit et esprit.

Gros plan sur la protection du patrimoine

Depuis 1905, le Gothard n’a cessé de retenir toute l’attention de Patrimoine suisse. Il y a 40 ans, les responsables de Patrimoine suisse prirent l’initiative de constituer la fondation Pro San Gottardo et récoltèrent 1,2 million de francs pour sauver l’hospice et le site du col dans son ensemble (cf. Heimatschutz/Patrimoine

4/2012). Il y a deux ans, Patrimoine suisse est intervenu pour s’opposer avec succès à l’installation d’éoliennes à proximité de l’hospice du Saint-Gothard.

Le mythe du Gothard est une chose. Cependant, le Gothard qui fait partie de notre culture industrielle recèle des bâtiments et des ouvrages exceptionnels qui en font un site unique. Il mérite notre protection.

Récemment, la section ICOMOS Suisse a organisé un symposium sur l’avenir du site et du nœud de circulation historique que constitue le Gothard. Après ces deux journées nourries d’exposés, de discussions et de prises de position, ma conclusion est claire: Le site du Gothard mérite la préparation minutieuse d’une candidature à l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une étude de faisabilité effectuée en 2008 montre que ce nœud historique de communications transalpines présente toutes les qualités requises pour une inscription au patrimoine mondial. Les témoins de la culture industrielle sont sous-représentés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les gouvernements d’Uri et du Tessin ont intensifié leurs efforts. Tant vis-à-vis des CFF que de l’Office fédéral des transports, ils doivent accroître la pression politique et renforcer la prise de conscience de la population. Le Gothard le mérite bien

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