50 ans de l’ANENA : « D’après les statistiques notre amie aurait dû mourir… »

« Quand on repasse le film, c’est flippant ! Des situations cent fois pires où il ne s’est rien passé, on en a pourtant vécu. »

Instructeur au club alpin, pratiquant assidu depuis 35 ans, André Souvignet déroule le fil de sa mémoire comme un ralenti cinématographique. Chaque détail, chaque image, chaque minute. « Soudain, j’ai entendu des cris »

Le 22 décembre dernier, « sur un itinéraire facile et par très beau temps », les neuf amis avaient chaussé les skis, quelques jours avant le réveillon qu’ils fêtent ensemble chaque année.

« Sur un passage très court d’une dizaine de mètres, on avait entendu le “voum” caractéristique d’une fissure. »

En tête du groupe, André demande alors aux siens de prendre leurs distances, « j’ai même décidé de cheminer le plus loin possible de la pente suivante. J’avais les sens en alerte, j’ai dit à celui qui me suivait qu’on n’irait sans doute guère plus haut quand j’ai entendu des cris. Je me suis retourné et j’ai vu, à 50 mètres de moi, la pente neigeuse partir de la barre rocheuse, sans bruit ».

Anne, cinquième de la file, n’a pas eu le temps de s’éloigner. « L’avalanche l’a emporté jusqu’à un thalweg où la neige s’est accumulée comme dans un cratère. ». « On a pelleté comme des fous »Moins d’une minute plus tard, le silence a envahi la montagne et des mètres de manteau blanc ont enseveli Anne.

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