Il s’agit d’une ascension hivernale, d’une quête silencieuse dans un lieu isolé d’une beauté intacte et d’un effort continu, puisque s’arrêter signifie geler à en mourir. Un voyage silencieux au cœur glacé de la Sibérie où, au crépuscule, le pic Pobeda se distingue dans la toundra.
Malgré ses 3.003 mètres d’altitude, le Pobeda est l’un des endroits les plus froids de la planète en hiver. Il est bien plus froid que l’Antarctique en été par exemple. Et ce facteur a été décisif pour les italiens Simone Moro et Tamara Lunger. En février dernier, ils ont réalisé la première ascension hivernale de cette pyramide de glace.
Simone Moro se sent à l’aise sur ce terrain. Il est le deuxième grimpeur de l’histoire, après Kukuzcka, à réussir quatre premières ascensions hivernales sur des 8000 :
- Shishapangma (2005)
- Makalu (2009)
- Gasherbrum II (2011)
- Nanga Parbat (2016, avec Tamara Lunger également dans l’équipe, bien qu’elle n’ait pas atteint le sommet)
Pourtant, Simone Moro a dû tirer quelques précieuses leçons sur le climat sibérien. Comme le fait que l’ascension ne soit possible uniquement par temps brumeux ou couvert, car les jours de ciel bleu sont tout simplement trop froids pour être supportés par les alpinistes.
Le couple a atteint le camp de base sur des traîneaux tirés par des rennes, a attendu le bon jour, puis a escaladé le Pobeda en une seule poussée de 11 heures. L’ascension elle-même n’était pas aussi centrale que le voyage à travers la Sibérie, depuis les marchés en plein air de Yakoutsk jusqu’à la ville fantôme du goulag d’Ush Nera en passant bien sûr par la la toundra, immense mais intime dans sa beauté blanche.
Après de nombreuses aventures, Moro et Lunger ont finalement atteint le camp de base isolé avec l’aide d’éleveurs de rennes nomades.
Un film de 10minutes à voir au chaud.