Le moindre bout de rocher aperçu aux abords de la route suffit pour fixer le regard du grimpeur qui se détourne alors des pointillés blanc imprimés sur l’asphalte. Mais lorsque les blocs jonchent le sol tout au long de la départementale, on se demande si un véritable chaos se cache plus loin dans la forêt, derrière les usines désaffectées, plus au calme et à l’abris du passage des 18 tonnes. Où sont-ces blocs, combien sont-ils, quel intérêt présentent-ils véritablement ? Et pour qui ? Attractif visuellement, n’importe quel caillou n’a pas le même intérêt pour le microbe de 8 ans ou l’expert aguerri du High Ball dans le 8ème degré. De même, celui qui trimballe son tout nouveau crash pad ne recherche pas les mêmes conditions de collante que l’adepte averti des plats à compression. On a déjà vu des grimpeurs s’acharner sur des blocs techniquement majeurs du bord de la route tout en faisant attention à ne pas heurter le panneau de signalisation lors d’un balan maitrisé (secteur du Centre Ville). Cependant, ce n’est pas exactement ce que nous avons souhaité mettre en avant lors d’un rassemblement ou les mots “sites naturels” penchent prioritairement vers l’aspect verdure et minéral de la pratique. Même si la grimpe urbaine peut revêtir un certain charme qui fait partie du patrimoine de la grimpe à Rioupéroux, nous avons préféré offrir une porte d’entrée aux non-initiés par le versant forestier et champêtre du site. Les 5 secteurs présentés actuellement permettent de découvrir et d’adhérer à la pratique du bloc à Rioupéroux. Seul le grimpeur qui aura fait le tour des 200 passages proposés s’orientera alors vers une recherche frénétique de nouvelles gestuelles démentes subjuguant le cadre parfois glauque de ceux-ci. Mais ceci est l’aboutissement d’une longue démarche vers la recherche du geste pur… Mais pour nous, il faut faire des choix et à Rioupéroux, c’est là que ça se complique. Car les blocs et les secteurs sont étalés sur près de 20 Km entre Séchilienne et Allemont.