A quelques jours maintenant du départ du raid O’Bivwak, nous sommes allé prendre quelques conseils du côté de Patrice Bornard, vainqueurs de nombreux raids dans le circuit.
Il ne prendra cependant pas le départ cette année à cause de blessures de son partenaire.
Eric Perrin et Patrice Bornard
– Brève présentation de Patrice Bonnard :
44 ans, je suis enseignant à l’IUT d’Annecy, marié, 3 enfants (qui font eux aussi de la course d’orientation).
Je pratique avant tout la course d’orientation depuis 1983, en élite et maintenant en vétéran. Je pratique également du ski de fond et du VTT.
J’ai participé à mon premier raid en 1988 au Retord.
Mon premier résultat est 2ème en 1990 avec Gilles Perrin et mes plus belles victoires sont en 1993 avec Bruno Haberkorn, et en 2002 à Volvic avec Eric Perrin. Dans les deux cas
parce qu’elles ont été très disputées et sur des beaux terrains. Les victoires à l’O’Bivwak sont parmi les plus belles car c’est LE raid (le plus gros, le plus ancien). On a gagné à peu près tous les raids du circuit (ATO, Altitude, Bombis) avec Eric Perrin et Bruno Haberkorn, mais l’O’Bivwak est vraiment une course à part…
– Qu’est ce qui te fait revenir, année après année, à cette course ?
L’ambiance, le monde au bivouac qui génère une atmosphère extraordinaire, des terrains toujours superbes et une carte d’orientation qui est juste. Les raids FFCO proposent une vraie carte d’orientation, et c’est un critère important quelque soit le niveau que l’on a : c’est plus équitable pour les bons, et les moins bons se perdent moins et ont au final plus de plaisir. En plus, l’organisation de ce raid est extrêmement pro (enfin, ce sont
des bénévoles pourtant…) : jamais de couac, on est tous chouchoutés jusqu’au repas qui suit l’arrivée du deuxième jour.
– Quels sports pratiques-tu pour préparer ce genre d’épreuve, et à quelle fréquence ?
Maintenant en vétéran on a fortement levé le pied, donc 3 ou 4 séances par semaine suffisent.
Sinon, pour gagner sur un circuit A, il faut être deux très bons orienteurs, et s’entrainer tous les jours bien sûr comme dans n’importe quel sport d’endurance.
Je m’entraîne avec une dominante pédestre, mais j’aime bien alterner avec du vélo ou
du ski pour limiter les blessures. Je fais peu de préparation spécifique carte, car c’est celle de l’orientation classique.
– Quel est ton planning d’entraînement deux semaines avant le top départ ?
En général je limite les sorties longues, j’allége l’entrainement de 30% à S-2, et de 50% S-1. Bien dormir, pas trop de côte, pas de piscine ni de vélo à S-1.
Et une dernière séance de VMA (fractionné) en S-1, mais légère et juste en déroulant.
– As-tu préparé ce raid avec d’autres courses ?
Avec l’expérience que l’on a, pas de préparation spécifique autre que les CO du programme. En revanche, je fais une petite sortie sur carte à l’échelle du raid pour me mettre dans l’œil l’échelle (la CO se déroule normalement au 1/10 000ème ou 1/15 000).
– Comment qualifierais-tu l’ambiance durant la course ?
On voit peu de monde, sauf lorsqu’on croise les autres circuits. Cela fait une grosse différence entre la course où l’on côtoie nos adversaires directs, et le bivouac ou l’on rencontre tout le monde (1000 tentes !!!!!)
Suivant les adversaires, on se parle plus ou moins.
Maintenant qu’on est chez les vieux (circuit B), on aime bien croiser les jeunes qui se tirent la bourre sur le A, on n’a aucune pression donc on se moque gentiment d’eux…
Cela dit, la plupart des coureurs ne vivent pas la même chose, ils croisent du monde, et je crois que cela génère une ambiance très sympa.
– Comment vas-tu aborder l’alimentation durant ton raid ?
De moins en moins spécifique les jours avant (j’en ai marre des préparations glucidiques qu’on sirote toute la journée les 3 jours avant).
Gels, avec « timer » de la montre qui sonne toutes les 35 minutes pour ne pas oublier. Quelques comprimés de dextrose pour compléter en cas de coup de barre ou de digestion difficile. De la poudre très diluée dans le Camelback.
Et au bivouac : nouilles chinoises, soupe, rondelle de saucisson….. (Plaisir !!! Juste une petite rondelle), et flan en dessert (qui reste toujours liquide mais bon quand même).
– Si tu avais une phrase à prononcer pour ameuter le plus de personnes possible, que serait-elle ?
Le raid, c’est juste assez dur pour s’en rappeler longtemps et être fier de finir, et pas trop dur pour qu’on puisse tous aller au bout…. Et l’ambiance de course et de bivouac est inoubliable !
– Quels sont tes objectifs de cette année ?
A cause des blessures pas d’objectifs (…snif…), mais je vais aider à organiser le raid Bombis.
– Un dernier mot aux lecteurs ?
On vous attend !!
Retrouvez également l’interview d’Eric Perrin, traceur du raid O’Bivwak
Photos : L. Pascale CDT Drôme