Les alpages se sont vidés mais les attaques de loups se poursuivent dans les Alpes à proximité des villages et hameaux. C’est le cas actuellement dans les montagnes de la Drôme. Après Boulc, Glandage et Lus la Croix Haute il y a quelques jours, nous apprenons de la DDT de la Drôme, qu’une attaque du troupeau d’ovins de Philippe Magnan, éleveur à Saint-Nazaire le Désert, a été signalée. Cette attaque aurait eu lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre sur Saint-Nazaire, quartier Les Plaines. Bilan : 2 brebis tuées et en partie consommées, 7 blessées et quelques disparues sur un troupeau de 150 têtes. Il existe une forte suspicion pour que ce soit le faut d’une attaque de loups.
L’ASPAS attaque…
Face a des attaques multiples et répétée sur les communes de Boulc, Glandage et Lus la Croix Haute que nous avions déjà évoqués ici, le préfet de la Drôme a pris un arrêté autorisant les tirs de prélèvement d’un loup sur ces mêmes communes. Toute fois nous apprenons que l’organisation écologiste ASPAS vient de déposer un recours en référé suspension le 8 novembre devant le Tribunal Administratif de Grenoble contre l’arrêté du préfet de la Drôme. La date d’audience est fixée au 18 novembre à 14 h 00.
Comme nous avons pu le constater en d’autres lieux du massif alpin, ces mêmes organisations auront le temps d’organiser leurs propres battues d’effarouchement pour sortir les loups de ces communes et aller procéder à des prédations sur les troupeaux des communes voisines. Un procédé pour déplacer le problème sans jamais le régler.
Rififi chez les écologistes.
Jean-David Abel, en charge de la mission Loup de FNE et membre du Comité National Loup, après avoir fait un bilan des attaques, a diffusé sur les réseaux associatifs de protection du loup drômois, rhonalpins et nationaux sa position au sujet de la décision du Préfet : ‘Pour être clair, je n’ai personnellement aucune intention de m’opposer d’une façon quelconque à cette décision. Je pense comme le dit le compte-rendu qu’elle répond à l »urgence de la situation’ mais qu’elle n’est malheureusement pas ‘susceptible de régler le problème de fond’, à savoir apporter une réponse adaptée et satisfaisante pour une protection renforcée et pérenne des élevages.’ Mais FNE n’apporte pas non plus de réponse « adaptée et satisfaisante » autre que des tirs de prélèvement. Cette position de FNE n’a pas empêché l’Aspas d’engager, comme à son habitude, un recours administratif.
En fait, l’ASPAS n’est pas membre de la FNE et ne se trouve donc pas engagée par les propos de Jean-David Abel. L’ASPAS ne participe ni au groupe départemental ni au groupe national ‘loup’. Situation probablement frustrante pour cette association qui tente d’exister à travers ce type d’action qualifiée « d’irresponsable » par un membre de la FDSEA. De son côté, FNE « souhaite l’échec de ce recours, qui n’est aucunement susceptible d’apporter une réponse ou un ‘mieux’ aux problèmes que nous connaissons présentement dans le Haut Diois, et qui, au contraire, jette de l’huile sur le feu ».
Face à la problématique des loups dans les Alpes enfin reconnue, l’unité écologiste semble avoir du plomb dans l’aile.