Avalanches impressionnantes mais classiques en montagne sur la route du col d’Aubisque et ailleurs…. dans les Pyrénées

La route bien connue des cyclistes notamment à l’occasion du Tour de France entre le col du Soulor dans les Hautes-Pyrénées et le col d’Aubisque dans les Pyrénées-Atlantiques (vallée d’Ossau) est toujours le théâtre d’avalanches impressionnantes. C’est la raison pour laquelle elle est fermée de novembre à fin mai / début juin.

Autant dire qu’il n’est pas conseillé d’utiliser cette route pour une randonnée à pied, à ski ou à raquette.

Le même risque existe actuellement sur la route du lac du Tech au-dessus d’Arrens-Marsous ou encore vallée d’Ossoue à Gavarnie.

Le manteau neigeux n’est pas le même en bas qu’en haut. L’absence de neige en fond de vallée peut cacher la présence de risques dus à des coulée venant de bien plus haut tel que cela peut être le cas sur la rive gauche du lac d’Estaing dans les Hautes-Pyrénées.

Ce ne sont ici que quelques exemples. La plus grande prudence s’impose notamment en observant la situation au-dessus de votre itinéraire même très facile.

Avalanches et coulées de printemps

Ces avalanches sont bien souvent différentes de celles de plein hiver. Il s’agit rarement de neige poudreuse qui forme des avalanches en aérosol. Au printemps, elles se produisent sous forme de coulées, comme la lave venant d’un volcan, qui suivent le relief tel que couloirs et vallons. Leur vitesse de déplacement peut varier de 20 à 60 km/h. Elles résultent d’une transformation de la neige par le réchauffement de printemps. En fondant, la neige s’humidifie, parfois se gorge de pluie et perd donc sa cohésion. Une neige « un peu » humide peut trouver une cohésion par capillarité. Trop humide, elle perd sa cohésion. En se réchauffant, la masse volumique de la neige s’accroît, pouvant passer de 100 kg/m3 en poudreuse à 400 kg/m3 au printemps. Cela peut même monter à 800kg/m3 sachant que l’eau est à 1000Kg/m3.

Ce type de coulée se déclenche souvent spontanément sans qu’il n’y ait eu de chute de neige. Il peut parfois se passer plusieurs jours sans aucune activité. Mais avec le tassement naturel de fonte, les cristaux perdent leur forme initiale en étoile pour devenir progressivement des grains ronds engendrant l’avalanche.

Mais la situation n’est pas si simple. Bien souvent, surtout si la Balaguère (vent du sud) ne se manifeste pas, le matin l’humidité entre les grains ronds peut être gelé en raison des températures négatives de la nuit. C’est au dégel que les avalanches peuvent se manifester.

Quelques recommandations

Il n’est pas question de donner des conseils. C’est à chacun d’apprécier les risques en connaissance de cause après s’être informé, formé et avoir acquis suffisamment d’expérience. Néanmoins, il y a des principes de base qui semblent oubliés par beaucoup avec l’arrivée de la technologie des DVA parfois considérée, à tort, comme une assurance tout risque. Avant l’existence des DVA (ex-ARVA) on ne faisait que du « ski de printemps » (Cf. les ouvrages de Philippe et Claude Traynard, l’inventeur des cotations à ski de randonnée). Et, le grand principe pour limiter les risques était de partir tôt pour être de retour avant la mi-journée.

Pas sûr qu’aujourd’hui les gîtes et refuges de montagne permettent tous de partir tôt.

Texte : Louis Dollo

Photo et vidéo du Soulor Aubique : David Ruelos

Vidéo de Gourette : Oscar Beraza

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