Chaque année, l’Anena publie méthodiquement les statistiques sur les accidents d’avalanche en les classant entre autres par pratique. Si l’émergence de la freerando perturbe un peu les habitudes sociologiques établies qui font que l’on se trouve soit en hors-piste, soit en ski randonnée et pas dans un entre-deux, cela ne change rien à l’exactitude du décompte.
Pour la saison 2015-2016, on déplore 21 décès pour 45 accidents officiels (sans compter ceux qui n’ont pas déclenché de secours), répartis de la sorte : 6 morts en hors-piste, 11 en rando, 4 en alpinisme, et aucun en raquettes ou sur piste. Le chiffre global, plutôt faible, montre quand même une tendance de fond : pour un nombre équivalent d’accidents (19 et 18), le ski hors-piste pleure 6 victimes quand il y en a 11 en rando, soit à peu près le double. En résumé, il y a davantage de personnes embarquées à chaque avalanche en ski rando qu’en hors-piste, ce qui s’explique probablement par la surexposition du groupe à la montée. En descente, le bon usage est de partir un par un pour ne pas surcharger la pente et limiter la prise de risque à un seul skieur à chercher en cas d’avalanche, méthode qui en montée, revient à s’espacer d’une bonne demie heure, ce qui ne se fait pas… Pour mémoire, la saison précédente avait dénombré pas moins de 45 décès, avec déjà ce même ratio : hors-piste, 23 accidents pour 10 morts ; rando, 28 accidents pour 25 morts.
Pourtant, si l’on s’en tient à la statistique établie sur 40 ans, de 1971 à 2011, on dénombrait globalement 30 décès par an (28 au début de la période, 32 à la fin), la rando et le hors-piste se partageant à part égale 83% des accidents.