Business et escalade : cachez donc ce sponsor que je ne saurais voir

L’IFSC vient de faire une tentative pour rendre payant les retransmissions vidéo des principaux évènements compétitifs de la saison, tentative finalement avortée, du moins pour la première étape de la Coupe du Monde de bloc qui a eu lieu ce week-end en Suisse, notamment suite à une pétition qui a déjà réuni plus de 12 000 signatures sur change.org (objectif affiché de 15 000).
Les grimpeurs ont su faire entendre leur voix et peser dans la balance, tous ensemble.

Mais voilà que pendant ce temps la jeune (16ans) grimpeuse américaine Ashima Shiraishi vient de signer un contrat avec un géant de l’agro-alimentaire : Coca Cola.
Edlinger avait déjà été critiqué pour son contrat avec Grany, mais là! Coca Cola!!!

Il n’en fallait pas moins pour que les puristes poussent des cris d’orfraie en criant au blasphème, a la débauche de l’activité, voir au crime de lèse activité.
Ashima aurait-elle franchi une ligne rouge que certains ont tracé vis à vis de ce qui est acceptable ou non dans le milieu? A moins que certains ne soient un peu jaloux de ne pas avoir réussi à signer le contrat avant…

On ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière me disait ma grand mère.
Faire entrer l’escalade dans l’olympisme, a entre autre pour objectif de donner plus de visibilité au sport afin de trouver des partenaires financiers pour le développement de l’activité. La visibilité se pointe, les sponsors aussi.
On ne peut pas se plaindre de ne pas avoir de primes décentes en compète et demander que ces primes ne viennent que de tel ou tel type de sponsor.

Quel grimpeur crachera sur les juteux contrats des Coca-cola, Mac Donald, ou autres marques associées a la malbouffe, aux 4×4 ou a ce qui « éthiquement » n’a pas sa place. (et encore les cigarettes et l’alcool sont hors course en France…)
On se rappelle du conflit ayant opposé Alex Chabot à la FFME pour un partenaires fédéral (Décath) qui avait obtenu  le sponsoring de l’équipe de France pour une misère, mais si les sponsors mettent le prix?

Pourtant les premiers a jeter la Pierre a Ashima sont les mêmes que l’on retrouvera le soir même dans un Mc Do comme d’habitude, a manger un big mac… avec un grand coca.

Ca rappelle un certain manifeste des 19 contre la compétition, où la grande majorité des grimpeurs ayant signé ont rapidement changé leur fusil d’épaule pour participer aux compétitions.

L’escalade est en train de se convertir en un sport olympique. Il y aura des sponsors, pas forcémment du goût de tout le monde, il y aura du fric, pour ceux qui savent se placer et il y aura sans doute des petits arrangements par ci par là.

L’escalade est devenue olympique avec tout le bon… et le mauvais.
A-t-on ouvert la boite de Pandore? L’avenir nous le dira.
L’escalade va-t-elle vivre un nouveau chisme entre le sport spectacle et la pratique en falaise? c’est possible.

Heureusement il est toujours possible d’aller grimper en falaise (hum, ca va dépendre des conventions fédérales…) de suivre les compètes via les suivis live FB ou autre qui contourneront les livestreams officiels, et de refuser des sponsors.

Mais que va-t-il se passer demain si Mac Do pose un budget important pour sponsoriser l’Equipe de France??
Combien de grimpeurs vont refuser de participer aux compètes?

Sans doute vaut il mieux ne pas signer trop vite un manifeste, certains risqueraient de se parjurer très vite 😉

 

1 réflexion au sujet de « Business et escalade : cachez donc ce sponsor que je ne saurais voir »

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